Bébé - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7) +--- Sujet : Bébé (/showthread.php?tid=154) |
RE: Bébé - KLO7514 - 20-10-2022 Merci Gaétan. Je ne me souviens pas d'avoir lu la première partie : sans doute un manque de ma part. Par contre, l'épisode avec le candidat au rasage "pubissal"*et sa conséquence, pour moi c'est un "remake". Je me souviens encore du voyage londonien qui devrait suivre et tu t'étais arrêté quand "Son Altesse" Henry recevait une "communication auriculaire" d'un serveur alors que tout ce petit monde s'apprêtait à attaquer l'apéro sans trop savoir quoi raconter d'intéressant. En "com' " j'avais suggéré que le rouquin s'était coltiné quelqu'un d'où sa douleur au bras droit suivie d'un passage aux lavabos et sa chevalière dans le fond du bassin. --------------------------------------------- *Pour les demoiselles, on évoque "le Mont de Vénus". Et pour les mecs, ne pourrait-on pas utiliser "le Mont d'Apollon"? Ça en jetterait, ne crois-tu pas? N.B : J'ai cherché un vocable pour l'endroit à raser. J'ai aussi pensé à : "pubissitaire" ; "pubérissien" ; "pubissien" ; voire...."pubèrien" →mais là, on pourrait remplacer par "antipub", "pubophobe"! Quoi qu'il en soit, merci, ami, pour nous remettre ce qui a été traitreusement subtilisé. Et bon courage, KLO. RE: Bébé - gaetanbg - 20-10-2022 C'était une première pour Tim, Marie et Joris qui n'avaient jamais pris l’avion. Une hôtesse nous servit un petit déjeuner gargantuesque. Mais une chose m’intriguait. On allait plein Nord/Nord-Ouest. – On ne va pas à Paris ? – Non, son Excellence a dû se rendre à Londres, nous allons la rejoindre. On était tous surpris par ce changement de direction mais pas effrayé pour deux sous. Même si on délira un peu sur nos nouvelles fonctions dans le harem du scheik, en temps qu’eunuques pour les garçons et de favorite pour Marie. Deux heures plus tard on atterrit à l'aéroport d'Heathrow où une limousine nous prit en charge et nous déposa au Savoy. Le concierge s'adressa à nous en français. – Madame, messieurs, nous allons vous conduire dans votre suite. Si vous avez besoin de quoi que ce soit le service d'étage est là pour vous satisfaire. Vos bagages y sont et le personnel vous aidera à les mettre dans vos chambres respectives. Il fit un petit signe discret à un homme qui nous dirigea vers un ascenseur privé. On fit le tour du proprio et c'était… juste la grande classe ! Simple mais chiquissime ! On déballait nos affaires quand mon téléphone sonna et John Smith qui, à son habitude, en économisant les mots, m'avertit qu'un chauffeur passait nous prendre Liam et moi dans dix minutes et qu'il fallait qu'on emmène le coffret et les montres. On était attendu par son Excellence. On prit les sacs de nos trésors et direction l’ascenseur, une limousine nous attendait déjà devant le palace quand on en sorti. Le chauffeur nous ouvrit la porte: – Je vous conduis chez Christie's où son Altesse vous attend. Quand on arriva, John Smith nous accueillit sur le perron et nous conduisit dans un salon privé où il y avait le cheik et trois autres personnes. Il vint nous serrer la main; – Bonjour messieurs. Vous avez fait un bon voyage ? – Oui très bon, merci votre excellence. Puis il nous présenta les trois hommes, qui n’étaient pas moins que les experts en horlogerie ancienne pour les maisons Christie’s, Drouot et Sotheby’s. Je sortis mon coffret du sac et l’installai sur la table de réunion, à côté de celui de Jeanne. J’en extirpais les montres qu'ils commencèrent à expertiser. – Ils en ont pour un petit moment. En attendant nous allons aller nous sustenter un peu. Ça tombait bien, c’était l’heure de diner et mon estomac commençait à tirer. Il nous conduisit dans un restaurant grand luxe ayant un chef français. (Je vous épargne le descriptif, vous baveriez d’envie!) Deux heures après nous retournions chez Christie’s. À notre arrivée, il y avait deux bonhommes supplémentaires et ceux-là inspectaient à la loupe les précieuses boites. Le cheik s’installa confortablement avec nous dans le coin salon où du café nous fut servi. Un des hommes résuma ce qu'il y avait à dire sur chaque montre et la valeur (basse, évidemment) où elle pourrait se vendre aux enchères. Puis un des nouveaux parla des coffrets Boulle et de la chance d’avoir un duo en bonne conservation. Lui aussi allait donner une estimation, quand je l’interrompis: – Excuser moi monsieur, avant de continuer, je vous demande juste quelques secondes, je voudrais vous montrer quelque chose… d'inhabituel, je pense. Je sortis le troisième coffret - bien emballé dans du plastique à bulle. Je le lui tendis. Surpris, il prit le paquet et alla le poser sur la table. Il nous tournait le dos. Tout le monde regardait ce qu'il faisait et encore plus quand un tonitruant 'holly shit' sortit de la bouche de ce vénérable expert… il venait d’ouvrir l’emballage! – Je ne peux pas le croire ! C'est impossible ! Trois ! vous vous rendez compte ! Il y en a trois… les mêmes ! Piqué au vif, son excellence bondit de son siège et alla voir. Puis il se tourna vers nous, l’œil brillant. – Vous avez d'autres surprises du genre dans votre sac ? – Non votre excellence, c'était la seule. Et les clefs des deux autres peuvent l'ouvrir et le fermer. Leurs systèmes sont identiques. Il fallut bien sûr expliquer d'où on le tenait. Son excellence semblait songeur et discutait beaucoup à voix basse avec John. Il consulta aussi les deux spécialistes. Avec Liam on le regardait faire sans rien dire. Puis il remercia les experts et vint s'asseoir en face de nous. – Après avoir vu tant de belles choses il faut en passer par de moins belles. Nous allons parler d’argent. Ce que vous avez en votre possession m'intéresse énormément, je ne vous le cache pas. Alors j'aimerai savoir si vous êtes vendeur. – Je sais que ma mère, ainsi que Pierre et Jean, le sont, votre Altesse. Ils attendent un coup de téléphone pour confirmer ou refuser la proposition que vous allez leur faire. – Merci Liam et vous Jean-François êtes-vous vendeur aussi ? – Je dirai que oui, mais comme je vous l'ai dit, je veux garder une des montres. Je ne sais pas pourquoi mais dès que je l'ai vu j'ai flashé dessus. Le cheik alla jusqu'aux montres et revint avec celle qui me plaisait. – C'est celle-là, si je me souviens bien ? – Oui votre Excellence, c'est bien elle. – Donc vous me vendriez les autres ainsi que votre coffret ? – Suivant le montant proposé, oui votre Excellence. – Bien, je ne vais pas jouer à la surenchère Jean-François je vous propose donc 150 000 pour les sept montres. Et pour les coffrets: 50 000 chaque, si j’obtiens le trio, sinon 30 000 en dépareillé. Pensez-vous l’offre honnête ? Je me tournais vers Liam. Il se pencha pour me parler à l’oreille. – C'est une très bonne proposition, tu peux l’accepter. Mais avant je dois contacter ma mère. Tu peux téléphoner à Pierre et Jean ? – Je vous remercie de votre offre, votre Excellence, mais avant de vous répondre nous devons avoir l'accord des autres pour vendre leurs coffrets à ce prix. Permettez que je téléphone aux troisièmes propriétaires, Liam va faire de même avec sa mère. – Je comprends bien, faites donc. On nous conduisit dans un salon adjacent et on téléphona. Bien sûr, Jeanne donna son accord immédiat et quand Pierre et Jean eurent, de ce fait, la certitude de vendre au prix fort, ils acceptèrent sans marchander. On revint et on donna notre réponse positive. Son excellence nous serra la main et John Smith se chargea des virements de fonds sur nos comptes respectifs. Son excellence nous abandonna, ayant des obligations protocolaires et John Smith nous informa que ce soir nous étions invités tous les six et qu'on était attendus à notre hôtel afin de faire un essayage de nos tenues de soirée… Il ne manquait plus que ça ! On n'était pas au courant nous ! Bon de toute façon c'était trop tard pour refuser et pas poli du tout. Le chauffeur nous posa au Savoy et à peine arrivés dans notre suite - vide de tout autre occupant - ça toquait déjà à la porte. Liam alla ouvrir et quatre personnes, dont deux qui tiraient un portant, entrèrent. Celui qui devait être le boss prit nos mesures qu'il annonçait à voix haute et qu'un commis notait consciencieusement. Les autres sortaient quelques housses du portant. Pour Liam il y en avait quatre et pour moi seulement deux. Je regardais mon chéri et lui dis, en français: – Et merde! Ça va faire comme à Los Angeles, je ne vais pas avoir de choix. – Ha, ha, ha! C'est ça, d'être hors norme ! – Vas-y, dis moi que je suis mal foutu, tant que tu y es ! – Mais non, c'est juste que tu es assez imposant… et très bien fait à mon goût. – Oh! Ces messieurs sont français, il fallait le dire. Par qui commençons nous ? – Vas-y, Bé, tu n'en as que deux à essayer. – Une question d’abord, vous portez à droite ou à gauche ? – Heu, vous pouvez m'éclairer là, parce que je ne comprends pas votre question, même en français. Le tailleur semblait gêné. – En général vous mettez votre sexe comment dans votre boxer, tourné sur la droite, sur le côté gauche ou au milieu sur vos testicules ? – Hein! Mais, j'en sais rien moi. Laissez-moi réfléchir. Comment j'ai fait ce matin. Je me remémorais mon habillage. J'avais enfilé mon boxer, puis un tee-shirt, des chaussettes, un jean. Et avant de le boutonner j'avais farfouillé dans mon boxer et j'avais mis ma queue sur la gauche. – Je porte à gauche, comme vous dites. – Bien, essayez celui-là. S'il ne convient pas j'en ferai venir d’autres. Je quittais mes baskets et tombais mon pantalon. Un des commis me tendit le pantalon que j’enfilais. Il me serrait au niveau des cuisses et était trop large à la taille. Puis, je dûs passer une espèce de gilet un peu comme un tablier mais qui s'arrêtait à la taille qu'il m'attacha dans le dos puis il me fit enfiler la veste qui m'allait bien aux épaules… si ce n'est qu'il manquait pas loin de quatre doigts aux manches pour arriver jusqu'à mes poignets. L'homme me regarda un moment puis dit: – Je vois, je vois! James, faites-nous apporter les modèles LCLM 195, 200 et 205. nous allons y arriver. Passons à vous jeune homme. Pour Liam ce fut plus simple. Il en choisit un classe mais sobre. Le tailleur en profita pour lui faire essayer une chemise et les chaussures pour aller avec. Le tailleur admira son œuvre. – Vous êtes simplement parfait ! James, avons-nous reçu la marchandise pour ce monsieur ? – Oui monsieur, elle vient d’arriver. – À nous deux, jeune homme. Commençons par celui-là… Au final, j'en essayais six et il y avait toujours quelque chose qui clochait. Ça commençait à me saouler. Liam s'en rendait compte et essayait de me calmer. – On va y arriver, Bé ! Sois cool. C'est bientôt fini. – Ça, c’est une certitude! Bon, alors si je me souviens bien, celui-là c'est la veste qui m’allait. Celui-là et celui-là c'était les gilets et celui-là le pantalon. Dernier essai. – Tu fais quoi Bé ? – Je vais te montrer. J'enfilais donc le pantalon, puis le gilet qui avait ma préférence et la veste. Intrigué, le tailleur me regardait faire. Il me tourna autour. – Je peux vous demander d'enfiler cette chemise ? Je quittais la veste et le gilet puis j'enfilais la chemise et je remis le tout. Le tailleur me demanda de pivoter sur moi-même et le verdict tomba. – Après tout, pourquoi pas. Le résultat est harmonieux. Nous serons là à dix-huit heures, pour vous aider, ainsi que vos amis, à vous habiller. À tantôt, messieurs! Je regardais ma montre. – Liam, on a deux heures à tuer, on fait quoi ? – Vu ton sourire…Tu as la même idée que moi, je pense ? – Bah je sais pas moi, j'ai envie d'essayer la baignoire à remous, ça te dit ? – J'avais plus dans l'idée d'essayer la douche avec les jets à pression. – On n'a qu'à faire les deux ! On avait eu le temps de faire l'amour deux fois, une fois dans la douche et une fois dans la baignoire, quand nos amis rentrèrent. 170 RE: Bébé - gaetanbg - 20-10-2022 – Vous avez fait quoi, vous ? – On a visité Londres en Rolls Royce. On a bouffé dans un resto de ouf, puis on est allé essayer des costumes et après on est allé voir pour une robe pour Marie. Il lui a fallu plus de temps que nous trois réunis pour se décider mais elle décoiffe avec. Tu verras ça ce soir quand elle la portera. Et vous ? On raconta à notre tour notre journée. Mais l'heure approchant nos amis allèrent se doucher en vitesse. À l’heure précise le tailleur sonnait. Il était accompagné de plusieurs personnes. C'est Marie qui s'habilla la première. Mais on ne vit pas tout de suite sa robe quand elle sorti de chambre car une coiffeuse lui avait enfilé une blouse qui la cachait. Le tailleur nous tendit à chacun nos housses respectives et il figea un instant quand on se mit tous en boxer au milieu du salon pour s’y habiller – surement une première pour lui. On ne traîna pas et bientôt on ressemblait à cinq pingouins alignés – Tim semblait carrément avoir un balais dans les fesses, ainsi affublé. Puis on fut coiffés, légèrement maquillés et enfin Marie nous apparut dans toute sa splendeur. Paradant comme un top-modèle. On la siffla. Joris éclata de rire. Il riait tellement qu'il en manquait de souffle. On n'y comprenait rien. Entre deux hoquets, il réussit à dire : – Marie (rire), Tim (rire) à deux (rire) ça fait vraiment la Belle et la Bête (éclats de rire) on éclata tous de rire, y compris Tim. Marie prit sa défense: – C'est même pas vrai ! Il est trop beau mon Timmy comme ça. Juste qu’il n’a pas l’habitude! – Vous êtes simplement parfaits tous autant que vous êtes. Laissez-moi vous nouer votre cravate, messieurs. On était prêts, discutant, assis, en attendant que la réception nous prévienne de l'arrivée de la voiture. On frappa à la porte et Tim qui était le plus proche alla ouvrir. C'était John Smith, impeccablement sanglé dans un smoking bleu nuit. – Jean-François j'ai un cadeau pour vous de la part de son Altesse. Il me tendit une boite que j'ouvris et dedans il y avait une montre identique – ou presque - à la mienne avec sa chaine. – Son Altesse pense que ce serait dommage de les laisser séparée et comme il a vu que vous teniez énormément à la vôtre il vous offre celle-ci, sous condition de ne jamais les séparer. – Mais c'est trop, je ne peux pas accepter. – Je ne pense pas que vous vouliez offenser son Altesse en refusant son cadeau, Jean-François ? – Non, mais je ne suis pas habitué à ce qu'on me fasse des cadeaux d'une telle valeur. – Son Altesse est généreuse avec qui sait lui être agréable. Il vous demande la faveur de les porter toutes les deux ce soir. Je revins avec ma montre. Liam les remonta et les mit à l'heure, puis ils me les glissa chacune dans une des poches du gilet. C'est en compagnie de John Smith qu'on arriva une heure après dans un immense manoir de la banlieue de Londres. Pour être franc, le moins que l’on puisse dire c’est qu’on était dépaysés - et pas seulement parce qu’ils roulent à gauche. Il y avait plus de deux cents personnes sur place. Sur un fond de musique classique, les gens se goinfraient de toasts et de petits fours en buvant un champagne surement hors de prix. On s'était trouvé un coin tranquille un peu à l’écart, mais même là, des laquais vêtus à la française venaient nous relancer, plateaux ou bouteilles à la main, pour qu'on mange et qu'on boive. Une fois de plus un serveur était venu nous proposer du champagne. – Pourrait-on avoir du coca à la place, s’il vous plaît ? – Mais bien sûr Monsieur, je vous en apporte de suite. La musique s'arrêta et les conversations aussi. Puis une voix annonça : – Son Altesse Royale le prince Charles, son Altesse Royale le prince William, Son Altesse Royale le prince Henry, Madame Camilla Parker Bowles. (j’en vois qui lèvent les sourcils et d’autres qui ricanent… Non, il n’y a pas d’erreur: c’est son vrai prénom! Et pour être encore plus précis, le prince porte les prénoms d’Henry Charles Albert David. C’est la princesse Diana qui lui a donner le surnom d’Harry. Bande d’incultes) Le cheik s'avança vers eux. La musique venait de reprendre. On ne s'occupa plus de ce qui se passait. On discutait entre nous et pour être franc on s'emmerdait grave même. On observait les gens et leur façon de faire. Le prince Harry biberonnait – aussi discrètement que possible – chaque coupe de champagne se trouvant à sa portée. Son frère, plus attentif à ses fonctions, passait de groupe en groupe, rigolait avec certains, se montrait plus sérieux avec d'autres et était aimable avec tous… L'envie de pisser me prit. Je demandais à un serveur où étaient les toilettes et alors que je me lavais les mains, je vis briller quelque chose dans la bonde du lavabo. J’arrivais à l’attraper. Il s'agissait d'une chevalière en or avec un blason. Je mis ma trouvaille dans ma poche et retournais à la réception. Je vis John Smith et me dirigeais vers lui: – Je pourrais vous parler un instant en privé, John ? – Bien sûr, Jean-François. Suivez-moi. Il m’emmena dans un bureau proche où je sortis la chevalière de ma poche. – J'ai trouvé ça aux toilettes. Je vous la confie, j’imagine que son propriétaire sera heureux de la retrouver. – Je le pense aussi. Merci pour lui Jean-François. Je retournais rejoindre mes amis. On se faisait chier à mourir ! Si au moins on avait pu danser ! On se demandait comment on allait pouvoir se tirer à l'anglaise, comme disait papé Cyprien, quand John Smith s'approcha de notre table. – Jean-François nous avons retrouvé le propriétaire de la chevalière que vous avez trouvé et pour vous remercier il vous invite tous demain soir, pour un souper privé en tenue décontractée. Une voiture vous attendra à dix-neuf heures devant votre hôtel. Je sais déjà ce que vous allez me rétorquer. Mais, là non plus, vous ne pouvez pas refuser. Ce serait encore plus offensant que si vous aviez refusé le présent de son excellence. – Oui, mais bon, nous on voulait sortir, voir London by night. Sans pour autant paraître ingrats. – Mais il est toujours temps de le faire. Il n'est que minuit. Et il n'y a rien de prévu à votre programme avant demain onze heures. Votre voiture vous attend et le chauffeur est à votre disposition. – Vous remercierez son Altesse de notre part. – Cela sera fait. Il partit et nous on se sauva… à l’anglaise. Finalement, on n'alla pas en boite, n’ayant pas l’envie d’y paraître endimanché. On rentra directement à l'hôtel en précisant au chauffeur qu'on n'avait plus besoin de lui. On regagna notre suite où on discuta un peu ensemble pour donner nos impressions sur la soirée, chacun regagna sa chambre. Et après quelques bisous et câlins, on s’endormit. On se leva plus ou moins en même temps, le bruit des uns réveillant les autres. Et on arriva tous dans la même tenue - tee-shirt et boxer - dans le salon, même Marie, qui avait dû enfiler un des tee-shirt de Tim, ce qui lui faisait une sorte de courte robe. – On s'habille ou on prend le petit déjeuner ici ? On avait tous la flemme de s'habiller alors Liam téléphona au service d'étage et demanda un petit déjeuner copieux pour six. et lorsque les deux serveurs entrèrent, bien que surpris par nos tenues minimalistes, ils gardèrent un flegme tout britannique. Sauf le plus jeune qui, si son visage resta impassible, repartit avec une barre transversale bien visible dans son pantalon. Marie ou l’un de nous? Mystère! On se gava, puis on alla vite faire nos ablutions et à onze heures pile, le concierge nous avertit que la voiture nous attendait. On assista à la relève de la garde, on visita Big Ben et les joyaux de la couronne dans la tour de Londres et… Et on mangea sur un bateau mouche en parcourant la Tamise. De là on alla visiter le British Museum – toujours, au pas de course. C'est épuisés qu'on rentra à l'hôtel après cette journée marathon. Mais pas le temps de se reposer. On prit une douche rapide, on s'habilla et déjà le concierge nous appelait pour nous dire qu'on était attendu par un nouveau véhicule. Le chauffeur, casquette à la main, nous ouvrit la porte. Mes cinq amis entrèrent mais il n'y avait plus de place pour moi. Pas grave j'allais m'installer à l'avant et c'est en m’asseyant que je me rendis compte que j'étais à la place du chauffeur. – À moins que Monsieur veuille conduire, je lui suggère de prendre le siège de gauche. Et tout ça dit impeccablement en français. J'éclatais de rire. – On va éviter. Surtout que vous roulez même pas du bon côté de la route et puis je sais même pas où on va. – Je préfère aussi tenir le volant et si vous me permettez, c'est vous qui roulez du mauvais côté de la route. Héritage d’un choix Napoléonien! (véridique) Le trajet dura quelques minutes et le chauffeur nous déposa devant un restaurant top classe vu son entrée. Un maître d'hôtel nous conduisit dans un salon privé où une table pour dix personnes était dressée. Les premiers à arriver furent John Smith et le cheik. Ça m’arrangeais, il fallait qu'on leur parle, avec Liam. Sa mère lui avait téléphoné. Pierre et Jean m'avaient appelé aussi. Il y avait eu une erreur dans le montant des virements. C'est Liam qui s'y colla. – Votre Altesse, je voudrais vous parler de notre transaction d’hier. – Il y a un problème pour vous et vos amis ? – Pas vraiment votre Altesse, juste une erreur sur le montant. – Vous me surprenez. – Vous nous avez viré les fonds en Livres sterling alors qu'on pensait euros. – Ah! Vous me rassurez. Non, ce n'est pas une erreur. Nous sommes au Royaume-Unis, il est donc normal de parler argent en livre sterling. Les montants versés sont forcément plus élevés au change. Affaire résolue! La porte s'ouvrit et, à notre grand étonnement, William et Harry entrèrent. Son Altesse nous présenta et Harry me remercia pour sa chevalière. Il fit le grimace en nous serrant la main, il semblait avoir mal au bras droit. La conversation avait du mal à démarrer. Son Altesse, John et William parlaient pour meubler les blancs. On répondait aux questions qu'ils nous posaient avec plus ou moins de facilités. La porte s'ouvrit et un gars habillé en men in black entra, parla à l'oreille de William et repartit aussitôt. 176 RE: Bébé - gaetanbg - 20-10-2022 – Il ne manquait plus que ça ! Le bruit court que nous sommes ici mon frère et moi en galante compagnie. Les journalistes nous attendent devant l’entrée. – C'est pas vrai ça ! On ne peut jamais être tranquille ! Si on pouvait tous les jeter dans la Tamise ! Ça me fit sourire et Harry s'en rendit compte. – Il n'y a pas de quoi sourire Jean-François c'est des vraies plaies ces vautours. – Oui je sais, j'ai eu maille à partir avec l'un d'eux aux Etats-Unis. Il n’y avait pas de rivière aussi je l’ai flanqué dans une poubelle! – Attend, tu veux dire que… C'est toi que tout le monde appelle le nettoyeur ? – Oui, c'est moi. Il se leva et me prit dans ses bras… avec à nouveau la moue. – Je rêve de pouvoir le faire mais je n'ai pas ton gabarit… et ce n’est pas prévu dans le protocole. Ni William, ni John et encore moins son Altesse n'étaient au courant de mon 'exploit’. Aussi John sonna et demanda à ce qu'on nous apporte un ordinateur. Ce qui fut fait avec diligence. Harry chercha la vidéo sur YOUTUBE et la passa. À certains sourires je voyais qu'ils enviaient ce que j'avais fait. Et je voyais aussi Harry qui se tenait le bras. – J’ai remarqué que tu sembles souffrir. Tu t'es fait quoi ? – Pour changer j'étais en retard et j'ai glissé en sortant de la douche. Je me suis rattrapé comme j'ai pu mais j'ai entendu craquer. Jusqu'à présent ça allait mais, là, j'ai vraiment mal. – Tu as du te faire sauter un tendon, si tu veux, je regarde et je vois si je peux te le remettre en place. – T'es sérieux ? – Oui, je suis même assez doué pour ça. – Ok, alors vas-y. je te fais confiance. – Ça serait mieux si tu étais torse nu. Il quitta péniblement son pull-over enleva sa chemise et je lui demandais où il avait mal. Je suivais ses explications en faisant courir mes doigts sur sa peau. – My god, tu me fais quoi ? On dirait que rien que de sentir tes doigts sur ma peau ça me calme. – Pour le moment rien je cherche juste à sentir où ça ne va pas. Je crois que c'est là. Oui c'est ça. Ça va te faire mal deux ou trois secondes, le temps que je le remette en place après ça devrait aller mieux. À trois j'y vais. Un, … Je remis le tendon en place. Harry grimaça. – Ouch! Tu avais dit à trois ! – Oui je sais, je fais toujours comme ça. Parce que si je compte jusqu'à trois les gens se crispent et ça fait encore plus mal quand je le remets en place. – Je t'en dois deux, Jean-François ! Une pour la chevalière et l'autre pour mon épaule. Tu me demandes ce que tu veux. – D'accord c'est noté. Au fait tu peux te rhabiller, j'en ai fini avec toi. Le reste du repas fut un peu moins coincé qu'au début et on se sépara. Les princes partirent en premier, suivis de peu par son Altesse avec John et quand on sortit on fut assaillis de questions pour savoir si on avait vu William et Harry et si oui, avec qui ils étaient. Pour toute réponse ils n'eurent que cette phrase en français de la part de chacun de nous : '’Je ne comprends pas’' sauf Liam qui imitant l'accent français dit : '’no understande anglishe’’. On rentra à l’hôtel directement car on devait se lever tôt, on repartait pour la France le lendemain matin, à notre demande. Midi le jet se posait sur l'aéroport de Valence et midi et demie on arrivait chez nous. Le temps de courir acheter du pain et on tapait dans les bocaux et dans le congel pour nous rassasier. Dans l'après-midi, on alla faire un tour dans le parc à côté de chez nous. On croisa un jeune qui nous dit ''salut'‘. – C'est qui lui ? – Bé, tu ne le reconnais pas ? – Non, pas du tout. – C'est le mec qui a filmé la petite fille qui, en tombant, avait descendu ton pantalon. – Ah oui, je me souviens. On trouva un banc où on se posa. Et on parla voyage, non pas celui qu'on venait de faire, mais du périple qu'on allait faire dans un peu plus d'un mois. Rémi avait fait un tableau Excell avec ce qu'on avait déjà fait et avec ce qu'il restait à faire. On le mettait à jour chaque fois que quelque chose était fait. Mais on rajoutait des colonnes chaque fois que l'un de nous avait une nouvelle idée de visite ou d’activité. Pour le logement on avait réglé le problème. Les parents de Liam nous invitaient chez eux. Ça serait notre camp de base. Mes parents et Cyprien iraient chez mon oncle et ma tante. Et ensuite suivant où on irait, on verrait au fur et à mesure. Ça ne plaisait pas à Liam qui aimait tout planifier longtemps à l'avance mais bon, ce n'était pas notre cas. La première semaine allait être chargée. En effet dès le lendemain de notre arrivée Steeve et son régiment allaient récupérer l'arrière-grand-père de Kaleb et celui de Joé puis ils viendraient ensuite récupérer Cyprien le temps qu'il se remette du décalage horaire. Steeve m'avait même précisé qu'un soldat parfaitement bilingue serait affecté à Cyprien pour lui traduire ce qui se dirait et pour qu'il puisse discuter avec ses amis à volonté. Il ne savait pas à quoi il s'attendait le pauvre, parce que Cyprien il avait tout un tas de manies et en plus il avait avalé une montre ! Réveillé autour de quatre heures du matin il se levait et allait se faire le café. Puis il passait par la salle de bain, s'habillait et retournait à la cuisine prendre son petit déjeuner qui, en hiver, consistait en un restant de soupe et un bout de petit salé froid avec de la moutarde et des cornichons. En été, fromages et cochonnailles variés puis, là, à l’année, d'une pomme de son verger. Le tout, avec son coup de rouge. Il allumait ensuite la radio ou la télé et zappait ! À partir du mois de mars, dès qu'il faisait jour, il partait au jardin d'où il rentrait à onze heures. À onze heures trente il buvait l'apéritif avec mon grand-père et le premier coup de midi sonnait qu’il replaçait la bouteille de pastis et sortait celle de vin. À treize heures il fallait que le repas soit fini parce qu'il s'installait dans son fauteuil pour regarder les informations et treize heures trente, il allait faire deux heures de sieste. Puis il goûtait et à dix-sept heures il retournait au jardin d'où il rentrait à dix-neuf heures puis à vingt heures il passait à table et à vingt et une heures, il allait se coucher. Malheur à qui aurait eu l'audace de bousculer ça sans une excellente raison. Parce qu'en plus le Cyprien avait du caractère et ne pratiquait pas la langue de bois ! En douce, on préparait aussi l'anniversaire de Tim et je suis sûr qu’avec lui, ils préparaient le mien. – Bé, tu écoutes ce qu'on dit ? – Heu non, je pensais à Cyprien, vous disiez quoi ? – On te demandais ce qui serait le mieux pour le jour du départ. On reste ici et ton oncle nous prend au passage ou alors on redescend aux Fourches et on part de là-bas ? – Je sais pas moi. Enfin si, le mieux ça serait que mon oncle passe nous prendre. Comme ça Liam pourra laisser sa voiture ici. – Ici ou là-bas, c'est kif-kif bourricot ! – Et quand on rentre, Tim, on prend le train pour aller la récupérer ? – Ah merde, j'avais pas pensé à ça. – Normal, t'es blonde ! Il me sauta dessus et commença à me chatouiller. – Ah, tu veux jouer à ça ! – Tu n'avais qu'à pas me provoquer, Bébé ! Et on se retrouva très vite à rouler sur le gazon en se chatouillant. Un coup c'était moi qui avait le dessus, un coup c'était lui. Et à force de rire j'eus envie de pisser. – Stop Tim, il faut que j'y aille ! – Moi aussi! On partit en courant vers les toilettes publiques où, bien sûr, on s'installa côte à côte et on fit notre affaire. On allait en sortir quand deux balèzes à sale gueule entrèrent. – Alors les filles, on vient de se faire du bien ? Ça vous dit de tester de l’homme, du vrai ? Ça avait été dit sur un ton de menace, pas sur un ton normal ou de plaisanterie. Tim lui demanda : – Où c'est que tu as vu des vrais mecs toi à part mon pote et moi ? – Tu serais pas en train de nous chercher là ? Tu veux tester nos muscles avant de te prendre nos queues des deux côtés ? On chercha même pas à réfléchir. On ne fit pas dans la dentelle. On frappa quelques coups chacun et les mecs partirent plus vite qu’ils n’étaient venus – l’un soutenant l’autre. On sortait au moment où les gardiens du parc arrivaient en courant. – Ça va messieurs ? – Oui, pas de souci, mais on tient quand même à vous signaler qu'on vient de se faire agresser par les deux affreux qui viennent de partir au pas de course. – Oui, de loin on a vu ces types louches entrer, c'est pour ça qu'on est venu. On a eu peur pour vous. Ils vous ont blessé ? – Ils n'ont pas eu le temps. Ils nous ont parlé de façon qui ne nous plaisait pas, alors on leur a appris les bases de la politesse… Tim termina. – À grands coups de poings dans la gueule. Mais je ne pense pas qu'ils viendront encore faire chier le monde. – Si vous pouviez dire vrai. Bonne journée messieurs. – Merci, vous aussi. On retourna jusqu'à notre banc. – Il s'est passé quoi aux toilettes, on a vu des mecs y entrer et presque aussitôt, repartir en piquant un sprint, alors que les gardiens s’y précipitaient ! – C'est rien, c'est juste des refoulés qui voulaient qu'on les suce. – Qu'est-ce que tu racontes, Tim ? – Bin oui, les deux crétins voulaient qu'on les suce avant qu’ils nous baisent. – Quoi! Mais ils vous ont dit ça, comme ça ? – Presque, oui. Bon on leur a exprimé notre mécontentement en les caressant à notre façon. – Vous leur avez foutu sur la gueule ? – Ouais! Et il n’ont pas insisté. – Bien fait pour eux ! 183 RE: Bébé - gaetanbg - 20-10-2022 il me semble que c'est là que j'en étais de la publication de mon récit . la suite demain bises RE: Bébé - bech - 20-10-2022 Non, il y avait un chapitre de plus, ça s'arrêtait à la page 190. Mais mon dernier commentaire du récit s'arrêtait à la page 176. Je le remet. Après le "jamais un sans deux" (Bé et Liam ont d'abord vidé une ferme aux Etats-unis avant d'avoir à faire pareil en France), il y a eu le "jamais deux sans trois" (Bé achète un coffret Boule pour pas cher, Liam achète son voisin peu après, et Pierre possède le troisième exemplaire). Pour la transaction financière, il est heureux qu'elle n'ait pas eu lieu en Belgique à l'époque du franc. Par contre, il n'est rien dit pour les manuscrits qui se trouvaient dans le coffret de Pierre. Vendus avec le coffret ou Pierre les a conservés ? Pour l'histoire de la chevalière, il est facile de penser que ce sera l'occasion d'une visite de palais royal. Promis, je n'ai pas regardé sur Doctisimo pour deviner ça mais lorsque j'avais deviné que l'invité surprise que Liam emmènerait à Valence était Rémi, je n'avais pas triché non plus. Bon, finalement, pour la visite du palais royal à Londres, je me suis trompé. Quant au chapitre que tu n'as pas encore republié où il est question d'Alex, je ne l'avais pas lu. C'est juste un script qui l'avait récupéré. Post scriptum : lorsque j'avais rédigé ce commentaire, j'avais oublié l'histoire des manuscrits trouvés dans le coffret Boule de Pierre. Ça aurait pu faire la 2ème surprise lorsque le cheik a posé la question. Ces manuscrits ont-il été emmenés avec le reste ? Seront-ils découverts plus tard et feront-ils l'objet d'un paiement supplémentaire ? RE: Bébé - KLO7514 - 20-10-2022 Cher Gaétan, Tu nous gratifies, juste ci-dessus, de la suite avec les "jeunes princes" pas encore mariés, si j'ai bien suivi, tout au moins pour l'aîné, Guillaume ("William", en français). Bé "soigne" le rouquin qui a dû se faire une luxation sur un tendon "scapulaire". Ce n'est pas en flanquant son poing dans la pêche d'un autre garçon, comme je l'avais laissé entendre mais en glissant sur une savonnette partie plus vite que prévu au sol de sa douche. Le pauvre : ce n'est pas bien grave mais ça fait mal, ce truc. Donc, le voilà devenu..."rebouteux". Ça peut servir dans le cadre de sa future profession infirmière pour soulager le pauvre monde recourant aux hôpitaux. À propos d'hôpital et pour un avant-dernier chapitre, le rapport de stage des deux élèves a eu un certain retentissement, si j'ai bien lu. Je comprends que les exemples cités dans ce travail sont pris dans le réel et pas "fantaisistes". J'ai ouï dire que de semblables cas avaient bel et bien existé (Les humains sont...ce qu'ils sont, tout médecins ou infirmiers qu'ils soient!) et il ne faut pas remuer très loin les faits pour en retrouver un bon nombre. Et, «comme d'hab' », les turpitudes de quelques oiseaux rares rejaillissent sur l'ensemble du Corps : le "bon public" a toujours eu tendance à généraliser à partir de quelques faits parfois très isolés! Cette tendance a toujours fait le lit des "extrêmes" qui s'en repaissent et veulent nous faire accroire que «tout est pourri» et que grâce à eux, ...ça va changer! Tu parles!!! RE: Bébé - gaetanbg - 21-10-2022 On rentrait quand une fois de plus on croisa le jeune mec qui nous avait dit salut en entrant. Je le trouvais bizarre et le gardais à vue du coin de l’œil, alors qu'on passait le portail il se leva. Et comme on tournait pour se rendre chez nous il était encore sur nos talons. Je profitai de tourner l’angle de notre rue pour me planquer dans une impasse et le laissai passer. Il suivit mes amis jusque devant chez nous et quand il revint sur ses pas je me pointais devant lui. Il sursauta de surprise. – Je peux savoir pourquoi tu nous as suivi ? – C'est pas ce que tu crois. – Mais je ne crois rien, j'attends ton explication. – Oui bon, je… enfin, laisse tomber. S’te plait! – Non, je ne laisse pas tomber. Je te demande juste pourquoi tu nous suivais. C'est pas compliqué comme question, non ? – Bin, heu, pas ici alors, on pourrait nous voir. – Nous voir, et puis ? Y'a quoi à voir d’ailleurs ? Deux mecs qui discutent dans la rue sur un trottoir ? Vas-y accouche avant que je m’énerve. Il éclata en sanglots. Liam, qui ne m'avait pas vu rentrer avait fait demi-tour pour voir où j'étais passé, arrivait juste. – Tu lui as fait quoi pour le mettre dans cet état ? – Rien, je me suis rendu compte qu'il nous suivait et je lui ai simplement demandé pourquoi. Et je te précise, de façon gentille. Il se tourna vers le mec et lui parla doucement. – Salut, moi c'est Liam, lui c'est Jean-François et toi, comment tu t’appelles ? Il renifla, avant de répondre. – Moi c'est Alexis mais tout le monde m'appelle Alex. – Bon, alors Alex, tu veux bien me dire pourquoi tu nous suivais ? – Je voudrais vous parler mais j'y arrive pas. – C'est si difficile que ça ce que tu veux nous demander ? – Pour moi, oui. – Tu veux venir chez nous, ça ira mieux que dans la rue ? – Je sais pas, j'ose pas, j'ai peur. – Peur ? Mais peur de quoi ? – Je sais pas. Trop de monde! – Si tu préfères, on peut s'asseoir dans notre jardin, si tu ne veux pas monter chez nous. – Je veux bien. On alla jusqu'au jardin et on s'installa à côté de la piscine. – Ça te va comme ça Alex ? Tu as moins peur ? – Oui, ça va. – Tu nous dis de quoi tu veux nous parler ? Il poussa un soupir à fendre l’âme et demanda doucement : – Vous êtes… gay ? – Oui Alex, on est gay. – Comment vous avez su que vous étiez gay ? – Je ne sais pas pour Jean-François mais pour moi, vers treize - quatorze ans, je me suis rendu compte que quand je me masturbais, je le faisais en pensant à mes amis garçons, plus qu'à mes copines. Longtemps j’ai voulu me convaincre que c’était parce que, eux, je les voyais nus sous les douches au lycée. J’ai fini par tilter définitivement à presque seize ans. Depuis j’assume complètement! – Et toi Jean-François ? – Pour moi ça s’est passé de façon différente. Je ne me suis pas interrogé longtemps. L’année de nos quinze ans, avec Tim - Tim c'est le mec avec la fille que tu as vu avec nous - on est parti en vacances avec mon frère au Cap d’Agde. On était puceau tous les deux. le premier soir Tim l'a fait avec une fille et moi le lendemain après-midi je l'ai fait avec une fille et le soir avec un garçon. Ça m'a plu avec les deux et pendant quinze jours je me suis partagé entre eux. – Ok, je vois. Mais maintenant, tu es avec Liam, c'est ça ? – Oui, c’est mon chéri, tu as tout compris. Et toi, tu te cherches c'est ça ? – Oui et non, parce que je pense que je suis gay. Comme toi Liam, quand je me branle je pense à mes potes que je vois à poil dans les douches au foot. Enfin non, pas à tous, et surtout à l’un d’eux. Je suis amoureux de lui. – Et tu ne lui en as jamais parlé ? – Oh non, j'oserais jamais. Et s'il n'est pas gay il va me casser auprès de l'équipe, en plus on est dans le même bahut alors je t'explique même pas la vie que je vais avoir ! – Tu crois que lui aussi pourrait être gay ? – Non, enfin je ne pense pas qu'il le soit. Il est toujours fourré avec une fille. Mais il change souvent. La rumeur dit que c'est parce qu'elles veulent pas baiser avec lui qu'il les laisse tomber. – Ok, et comment tu veux qu'on t'aide, nous ? – Je sais pas moi. J’aimerais trouver un copain, sans trop de risque. Y'a pas un truc pour vous reconnaître entre vous ? On éclata de rire. – Non Alex, ça n'existe pas encore ce genre de truc. Aux Etats-Unis dans le temps, dans la communauté gay, les mecs mettaient un bandana dans la poche arrière de leur jean à gauche quand tu étais ''actif'' et à droite ''passif''. Il y avait tout un tas de couleurs. Le bleu marine je crois que c'était la sodomie, le jaune l’uro, l’orange tout ce que l'autre voulait s'ils étaient d’accord. Le blanc la masturbation, etc. – Oui mais bon, je me vois mal me balader avec un bandana dans la poche ! Ça fait relou, ça. – Je ne vois pas comment on peut t'aider tout de suite, Alex. Mais maintenant que tu sais où on habite, tu passes nous voir quand tu veux discuter. – Et malin comme tu es, je suis sûr que tu as gardé mon tel quand tu m'as envoyé la vidéo. Il rosit. – Oui je l'ai, lol ! – Bon, donc tu appelles au moindre soucis, par contre on ne sera pas là de tout l’été. On va en Californie. – WOW ! La chance ! Vous allez à San Francisco ? – Aussi, mais surtout à Los Angeles. En fait on va faire un périple en six semaines. – Trop cool ! Merde, faut que je file sinon je vais me faire engueuler si j'arrive en retard. – Ok, Alex, à plus! On rentre la deuxième semaine de septembre, passe nous voir à ce moment-là et bonne chance avec ton pote. Les deux jours suivant, on les consacra à préparer nos valises. Tout comme moi, Tim avait opté pour un sac paquetage de l’armée. Ça y est ! C'est le D Day ! Quatre heures trente, tout le monde est debout. On avait descendu les affaires la veille à la buanderie. Six heures moins le quart ça sonne. On descend et on charge tout dans le mini bus que mon oncle conduit. Huit heures, il nous dépose à l’aéroport. On a traîné un peu en route parce qu'avec Cyprien il a fallu s'arrêter plusieurs fois à cause de sa prostate. Nous passons les contrôles et nous voilà à attendre l’embarquement. Cyprien a baissé son béret sur ses yeux et s'est rendormi. Il a mis la tenue des dimanches. C'est à nous. On laisse les gens passer et au moment d'embarquer qui je vois, Marien ! – Hey! Marien, tu me remets ? – Mais oui Jeff, bien sûr. Qu'est-ce que tu fous là ? – Bah, t'es con ou quoi ? Tu vois pas qu’on vient prendre le TGV pour aller à Paris. – PTDR. Vous êtes combien ? – Neuf! On a réservé trois fois trois places, vers les toilettes. – Laissez passer les gens, je vais dire à mon père que vous êtes là. On a parlé de vous y'a pas longtemps, en plus. On fut les derniers à embarquer et avec l'accord de Daniel (le commandant de bord, père de Marien) mes parents et Cyprien firent le voyage en première. Nous, ça a été dormir jusqu'à New-York. Exceptionnellement, les policiers me firent passer la douane avec Cyprien. Et là encore mes parents et Cyprien voyagèrent en première classe. On était réveillé cette fois. Tim et Marie s’éclipsèrent dans les toilettes, plus longtemps que normal. Joris qui était deux sièges devant nous se retourna et dit : – Bé, tu crois ce que je crois ? – Et tu crois quoi ? – Qu'ils sont partis s'envoyer en l'air… en l’air. – On leur demandera quand ils reviendront à moins qu'on entende Marie. – Si ils se lâchent, les gens vont croire à une alerte de panne des réacteurs ! – Bé, Joris! Vous avez fini de dire des bêtises, faire ça ici ! – Tu sais Rémi, sur un vol précédent, j'en connais un qui y est allé pour se taper une queue. Je ne suis pas une balance mais je pense que tu vas deviner facilement. La discussion dériva sur autre chose et Tim et Marie sortirent à quelques minutes d’intervalle. Ce fut d'abord Tim qui vint s’asseoir. Et sous nos questions, Tim lâcha le morceau direct. – Oui, on l'a fait dans les toilettes de l’avion ! Qui vous empêche d'en faire autant ? – On n'est pas des pervers, nous ! On sait se maîtriser. Marien arriva en se bidonnant. – T'as quoi à rire comme un bossu ? – C'est ton arrière-grand-père ! Il est trop ! Il est assis à côté d'une femme qui doit avoir la soixantaine et il vient de lui dire qu’elle était bien mignonne et que s'il avait quarante ans de moins, il lui ferait la cours. Et il nous a invité à passer boire un canon quand on va aller au village cet été. Mais quel âge il a ? – Ce gaillard a 95 ans. Il les a eu le 18 avril. On discuta tout le reste du voyage, ce qui fit vite passer le temps. Les bagages récupérés on sortit et, y'a pas à dire, ils étaient venus en force pour nous récupérer ! Il y avait mon oncle et ma tante, mais aussi mon cousin et ma cousine sans compter Toni et Méli. 190 RE: Bébé - gaetanbg - 21-10-2022 – On est venu à quatre voitures. On a pensé que vous aviez beaucoup de bagages. Ça c'est bien passé ton voyage, Papé ? Ma mère lui fit signe de remettre en route ses appareils auditifs et elle lui répéta la question. – Oui très bien. On discuta un moment encore puis mes parents et Cyprien partirent avec mon oncle et ma tante tandis que nous on embarquait dans les trois autres véhicules et on alla directement chez les parents de Liam. Liam et moi on était monté avec Gaël, ma cousine, tandis que Tim et Marie étaient allés avec Tony alors que Rémi et Joris étaient montés avec Mika. – Bon les mecs avant que vous ne posiez de question : oui, je sors avec Toni. Depuis Noël ça commence à devenir du sérieux. Méli et Mika sont toujours ensemble. Ils parlent même de prendre un appartement ensemble. Après ça; y'a Kaleb qui vous a tous invité, et lui roucoule toujours avec Adam. Ensuite Jimmy, C'est tout juste si il n’est pas là pour votre arrivée. Vous êtes, non, on est TOUS invités pour son anniversaire. Et en dernier; je ne sais pas ce que vous avez prévu pour vos vacances mais si ça ne vous dérange pas, on voudrait bien s'incruster Tony et moi. Pas tout le temps peut-être parce qu'on voudrait avoir nos moments d'intimité aussi. – Parce que tu crois qu'on va rester un mois et demi sans faire l'amour, mais tu es folle ma cousine ! – Mais je ne parlais pas de sexe Bé, juste de moment en tête à tête, pour discuter, se regarder dans le blanc des yeux, se faire des câlins … – Vous allez venir avec nous chez les militaires ? – Je ne sais pas si on est invités. – Je ne vois pas pourquoi vous ne le seriez pas. Après tout, toi aussi tu es l'arrière-petite-fille de Cyprien. Et vous êtes sur la liste que j’ai transmis aux militaires. Je me demande bien ce qu'ils ont prévu de faire, ceux-là. Parce que, niveau transmission de planning, ils sont assez limite. La seule chose que je sais c'est qu'après demain on doit tous se présenter à leur caserne sur le coup de dix heures et que la cérémonie officielle commence à quinze heures. – Ah oui, j'ai failli oublier de te dire une chose. Joé m'a dit que tu pouvais aller t’entraîner quand tu voulais avec eux. C'est le coach qui le lui a dit. – Tant que les parents sont là avec Cyprien je vais rester chez les parents de Liam. – Bé, si tu veux y aller tu n'auras qu'à prendre ma voiture, maintenant que tu as le permis de conduire. Tu t'es même fait faire un permis de conduire international. – Ah, oui mais non ! Tu as vu le bordel que c'est de conduire ici ? Je préfère attendre. On arriva à la villa, après avoir passé l’heure du trajet à discuter. Les parents de Liam nous attendaient et après avoir fait les présentations et pris possession de nos chambres respectives on prit tous une bonne douche et une fois changés, on se retrouva au bord de la piscine où le père, Tony, et Mika avaient déjà allumé le barbecue. On aida à mettre la table et si dans un premier temps Rémi, Joris, Tim et Marie étaient un peu coincés, Jeanne les décrispa rapidement. Et de fait, très vite Joris se lâcha et redevint lui-même, c'est à dire jovial et plein d’esprit. C'était un peu le rigolo de la colloc et le roi de l’autodérision. Il voyait toujours le bon côté des choses même dans nos 'malheurs’. Le repas ne traîna pas trop en longueur parce qu'on était tous perturbés par le décalage horaire et on alla se coucher de bonne heure. C'est aussi à cause du même décalage horaire qu'on se réveilla en pleine forme au milieu de le nuit. On n'avait plus sommeil. Alors que faire… Heureusement, Liam avait la même idée et la même envie que moi. On fit l'amour deux fois avant de nous rendormir. Et c'est peu avant onze heures - heure locale - qu'on se réveilla. On ne traina pas à se lever. Les parents de Liam étaient au salon et discutaient. – Ah, les premiers de nos visiteurs à se réveiller. Installez-vous je vais faire le café, du vrai café, spécialement pour toi, Jean-François. – Merci Jeanne et bonjour. J'en ai bien besoin. J'ai la tête dans le cul. Bonjour monsieur. – Pas besoin de le dire, ça se voit. – Bon, Jean-François, il y a une chose qui m'énerve depuis l'an dernier. Tu appelles ma femme Jeanne et moi monsieur, pourtant tu connais mon prénom je présume. – Oui, vous vous appelez Henry. – Bien, donc maintenant que tu es mon gendre, que tu connais mon prénom, j'aimerais que tu ne m'appelles plus monsieur mais Henry (prononcé: N,RI). Tu peux faire ça pour me faire plaisir ? – Oui, oui, je peux mons... Henry. Sa mère apporta le café mais aussi une grosse platée de pancakes avec un gros bidon de sirop d’érable. – Oh merci Jeanne, vous êtes un amour d'y avoir pensé. Vous êtes une perle rare! – Tu vois Henry, ça c'est ce qu'on appelle la galanterie française. Au fait Jean-François, ta tante a appelé ce matin, on est attendu ce soir chez elle pour un barbecue. C'était programmé mais c'est juste pour te le rappeler. – De toute façon, nous on n'a rien prévu pour aujourd’hui. – Vous devriez aller réveiller vos amis parce que sinon ils vont mettre trop de temps à se remettre du décalage horaire. Au fait Jean-François, il faudrait que je parle avec ton père. – Vous voulez lui demander ma main pour Liam ? Son pè… Oups! Henry, disais-je, éclata de rire tandis que Liam manquait s’étouffer. – Tu es bête ! C'est à Liam de le faire ça, pas à moi. C'est au sujet des meubles que contenait les conteneurs . J'ai fini de les vendre et j'ai fait les comptes. Tu crois qu'il veut du liquide ou il préfère que je lui fasse un virement ? – Ça, il faudra lui demander. – Je le ferai ce soir alors. Petit à petit tout le monde se leva et le petit déjeuner se transforma en brunch. Et on passa une bonne partie de l'après-midi à bronzer et à faire les cons à la piscine. Puis on alla chez mon oncle et ma tante. Cyprien les faisait tourner en bourrique depuis la veille. Il voulait voir ses potes au plus vite. Et qui plus est, il était jetlagué et n'avait pas changé l'heure à sa montre ! Une montre à gousset qu'il avait dans sa poche gauche et était dans une sorte de boite chromée en forme d’œuf. – Mais Papé, on est en Amérique ! En Californie, il faut vivre à l'heure américaine. – Bon, allez fait le Gaële mais ça m'énerve, ça ! – Mais je ne sais pas faire Papé. – On ne peut rien vous demander à vous les jeunes. Regarde c'est simple pourtant ! Tu appuies sur le petit bouton là et tu fais tourner les aiguilles. C'est quelle heure ? – Dix-huit heures trente-sept. – Et on mange déjà ? – Non, on attend encore des invités. – Joël, tu veux bien servir l’apéritif ? – Je m'en occupe. Cyprien, que voulez-vous boire ? – Tu as du pastis ? – Heu… Non, je n'ai pas ça en stock. – Bé, va dans ma valise et rapportes-en une bouteille. – Tu as apporté une bouteille de pastis ? – Oui et pas qu’une. Tu crois pas que je vais changer mes habitudes, non ? – Il est dans la chambre que tu occupes habituellement. J'y allais et dans sa valise il y avait plusieurs bouteilles, bien callées. C'est pour ça qu'elle était si lourde ! J'en rapportais une. Et comme je passais près de la porte ça sonnait, j'ouvris et je tombais nez à nez avec Joé et… Joé, son arrière-grand-père. Je les fis entrer et je les conduisis dans le jardin. Cyprien vit son pote arriver il se leva et alla vers lui. Joé qui l'avait vu aussi accéléra le pas et ils restèrent face à face, les yeux dans les yeux, émus et se donnèrent l’accolade. Et ils nous surprirent tous les deux quand ils se mirent à discuter dans un mélange de français et d’anglais. Il faut savoir que papy Joé avait eu une mère canadienne qui lui parlait français. Enfin le français du Canada. Ça faisait un drôle de charabia! On les laissa tranquille tous les deux se donner des nouvelles. Ils avaient cinquante-cinq ans de vie à se raconter. Ça allait durer un bon moment. En réalité, ça ne dura pas si longtemps que ça, parce que Kaleb et Sam arrivèrent à leur tour. Là aussi, Cyprien se leva et alla le serrer dans ses bras. Puis les trois s'assirent ensemble et la conversation reprit, toujours dans ce mélange d'anglais et de français. Et parfois une demande de traduction On les laissait tranquille mais Cyprien m’appela très vite. – Alors Bé, tu es allé la chercher la bouteille de pastaga ? – Oui Papé, mais comme tu discutais j'ai pas voulu te déranger. – Qu’est-ce que tu attends? Sers-nous en trois… bien tassés! Je me tournais vers ma mère qui haussa les épaules. Je leur préparais le pastis et les apportais. Pendant qu'ils continuaient à discuter on aida ma tante à préparer le repas et enfin on passa à table. Ma tante les avait installé en bout de table. On s'installa tous où on voulut. Et quand on fut tous assis Cyprien se leva. – Je vous demande un peu de silence s'il vous plaît. Je vous remercie tous pour ce que vous avez fait pour nous: nous permettre de nous retrouver après tant d’années. Je ne pensais pas qu'ils étaient encore vivants. Mais quand je les ai vu, j'ai su qu'il fallait que je les revoie pour leur dire au revoir. Après ce que l'on a vécu ensemble ça aurait été dommage que notre histoire se perde. Mais Bé m'a montré le travail que Joe Junior a fait. On te dira d'autres choses qui ne sont pas dans ton travail. Des choses plus personnelles et plus secrètes aussi. Les dossiers ont dû être déclassifiés depuis mais personne n'a jamais dû s'y pencher encore. On te donnera des lieux et des dates et comme ça ton dossier sera complet. Je remercie aussi ma famille pour ce qu'elle a fait pour moi. Même si certains ont été plus long à réagir! Bon, j'ai assez parlé. Bon appétit à tous! On l'applaudit et on commença le repas. À vingt-deux heures on prit congé en se donnant rendez-vous ici pour neuf heures. le lendemain ce fut branle-bas de combat. Et quand on arriva chez ma tante Cyprien était beau comme un sou neuf. Il avait sorti son costume des grandes occasions. Joe et Sam avaient fait de même. En plus ils avaient apporté leurs médailles, nous dirent-ils et ils portaient tous deux un béret militaire avec plein de badges dessus. – Avant que j’oublie, Bé, va récupérer la boite de cigares qui est dans ma valise. – Mais Papé, tu ne fumes pas ! – Hé, hé, grand couillon! Ça fait longtemps qu'il n'y a plus de cigares dedans. J'y range mes médailles. – Je savais pas que tu avais des médailles. – Quand tu reviendras aux Fourches je t'expliquerai comment je les ai eu. Allez, ne discute pas autant et va me les chercher. – Chef, oui chef ! 197 RE: Bébé - KLO7514 - 21-10-2022 Super, le voyage aux "States" en accompagnant les vétérans! On va en avoir pour notre argent avec les retrouvailles de G'I en activité face aux anciens auxquels "on" ne pensait plus et qui sont, en quelque sorte, comme des «ressuscités». Et je parie, à dix contre un, qu'ils vont se voir remettre encore une médaille supplémentaire. D'où, grand moment d'émotion, surtout quand les hymnes nationaux retentiront suite-ou juste avant- le lever des couleurs . D'avance, je sens les poils de mon acabit qui se dressent tout seuls! . RE: Bébé - Nostalgique - 23-10-2022 Je ne parie plus pas car je perds régulièrement ! Par contre je serais curieux de savoir de quels poils tu parles... RE: Bébé - KLO7514 - 23-10-2022 Ah, mon bon monsieur, les affaires de poils...tout un programme! «Poil à ceci, poil à cela...» On peut en trouver des centaines, sans compter encore celles, par "paronymie", où il est question de "poêle" lorsqu'on prononce comme pour le système pileux. Par exemple, dans ce registre, voilà bien longtemps que je considérais nos dévouées cuisinières -et avec tout le respect que je leur dois- comme des «femmes à poêle». Pour quelques-uns d'entre nous, les garçons, ça peut évoquer d'excitantes images. Et les cordons...du poêle tenus par des familiers en des circonstances bien précises? À propos de ces circonstances, voici une phrase prononcée par une dame connue autrefois et dont l'époux marquait une vigueur certaine : «Lui, quand on l'enterrera, il soulèvera le couvercle avec sa b..e!» Je n'ai jamais su si c'était une simple constatation ou une flatterie ; sans doute un peu des deux. Pour en revenir à la cérémonie américaine, je revêtirais, si j'y était invité, mon «acabit de soirée» de rigueur et recouvert d'une pelisse (encore un truc"à poils" !). Bon, ceci écrit, cher ami Philippe, as-tu pu tirer quelque chose de ce que je t'ai envoyé cette nuit pour essayer de t'aider dans ton "combat" avec Sly? En ce mi-beau dimanche, je te souhaite une agréable journée helvétique et une jolie balade dans un paysage aux couleurs chatoyantes pour faire la digestion, Bises partout -même sur des poils !- et à bientôt, Claudius-marinus-acqua dolchus. RE: Bébé - Nostalgique - 24-10-2022 Ouh ! mes poils se sont dressés de plaisir ! Merci pour ton travail de thèse, je suis certain qu'on pourrait pousser la recherche plus en profondeur... Nost. RE: Bébé - gaetanbg - 24-10-2022 Ça y est on est en route. C'est une voiture officielle de l'armée qui ouvrait la route. À l'arrière il y avait Cyprien, Sam et Joe. Après une heure de route on arriva enfin à la base où on nous conduisit directement au mess. Steeve en grande tenue vint ouvrir la porte de la voiture et une haie d'honneur se mit au garde à vous. On suivit et les trois invités d’honneur grimpèrent sur une estrade tandis que nous, on cherchait nos noms sur les chaises installées devant celle-ci. Le chef de corps fit un speech de bienvenu et parla du déroulement de la journée. Un soldat traduisait à l'oreille de Cyprien ce qui se disait. Puis il présenta chacun des anciens combattants. Enfin, il nous invita à passer dans une autre pièce où le repas nous attendait. Et on mangea français. Du ‘français’ à la sauce américain mais mangeable – sauf, leurs fromages, beurk! Les papys somnolaient après le repas. J'avais toujours la boite de médailles. Kaleb avait celles de son grand père dans un petit sac tandis que Junior avait celle de Joe senior dans une boite à biscuit. Un peu avant le début de la cérémonie on nous avertit que le gouverneur serait en retard et que la cérémonie était reportée d'une demi-heure au moins. Cyprien me fit signe d’approcher. – Bé, tu vas m'aider à mettre mes médailles. Dans le couvercle tu as l'ordre pour me les mettre. J'ouvris la boite et en effet il y avait des noms sur un listing. – La médaille militaire, c'est laquelle ? – Elle a un ruban jaune avec du vert sur les bords. Oui c'est celle-là. – Je te l'épingle où, par-là ? – Non, met la plus haut sinon il n'y aura pas assez de place. Après la médaille militaire je lui mis la croix de guerre 39-45, puis la TOE (théâtre des opérations extérieures) puis la valeur militaire, puis la médaille des blessés de guerre, puis la médaille de la résistance, puis… trois autres encore. – À ton avis, je mets aussi celles que les Ricains m'ont donné ? – Bah oui, quand même. Après tu commences à ressembler un peu à un sapin de Noël mais ça va encore. Il manque les loupiottes! – Au lieu de te foutre de ma gueule, tu as la liste. Au pire tu demandes à un des soldats de t'aider parce que je me souviens plus trop de l'ordre pour celles-là. Je fis signe à Steeve de venir. – Tu peux m'aider parce que j'ai encore quatre breloques à mettre mais Cyprien ne se souvient plus l’ordre. – Alors d'abord celle-là, puis celle-là et celle-là après et celle-là et celle-là en dernier. Mais il a fait quoi pour avoir ça ton arrière-grand-père ? – Moi, je pourrai pas te le dire mais Joe junior va nous faire un topo au début de la cérémonie. Voilà Papé tu les as toutes. – Mais non, Bé, dans le tissus il y en a encore deux mais celles-là, il faut me les attacher autour du cou. Commence par me mettre celle avec le ruban rouge. C'est la légion d’honneur. Je la lui attachais et je sortis l’autre. Steeve se mit instinctivement au garde à vous. – Oh, Steeve! Tu nous fais quoi là ? Tu es fou ? – Mais tu ne te rends pas compte ? C'est la médaille d'honneur du congrès ! – Hé oui mon gars ! C'est Eisenhower qui nous l'a donné à tous les trois juste après-guerre. De leur côté Kaleb et Junior faisaient la même chose. Ça y est c'était l’heure. Une garde d'honneur encadra les anciens combattants et on la suivit jusqu'à ce qui devait être la salle de cinéma - pleine comme un œuf. Il y avait tout un tas d'huiles dont le gouverneur, le sénateur mais aussi le consul de France, des artistes célèbres - ou soi-disant. Chacun y alla de son petit discours, puis un colonel - l'oncle de Steeve - fit un résumé de la Division du Texas, de ses origines à maintenant et il laissa la parole à Joe junior qui commença par l’extraordinaire coïncidence de notre rencontre, puis Kaleb que je lui fis connaître et il commença son exposé. Il passa rapidement sur le débarquement en Afrique du nord pour en arriver au débarquement de Provence et à la remontée vers le nord. Là, il entra dans le vif du sujet. La rencontre du ‘trio’ de choc. Elle s'est produite quelques jours après le débarquement. Alors que Joe et Sam faisait une reconnaissance en Jeep, sur une petite route des Alpilles, c'est un gars en civil avec une mitraillette qui leur faisait signe de stopper. Il les avertit que plus haut, les allemands avaient tendu une embuscade. Mais qu'en faisant vite, via des sentiers de chevriers, ils pourraient, avec les amis maquisards de Cyprien, les prendre par derrière et au moins, neutraliser le canon. Sam envoya un message à son unité… une rafale de mitrailleuse retentit… La bataille venait de commencer! Je vous passe les détails sanglants mais Cyprien, son groupe, Sam et Joe venaient de sauver la compagnie. Légèrement, égratignés tous les trois, ils continuèrent à se battre. Et ils sauvèrent une deuxième fois la compagnie ce jour-là en traversant une vallée sur une tyrolienne dont les gars des chantiers de jeunesse se servaient pour débarder du bois. Là ils furent blessés plus grièvement. C'est de ce jour que date leur amitié. Hôpital, convalescence, puis enfin remis, ils se séparèrent, Sam et Joe retournant dans leur compagnie et Cyprien s'engagea dans l'armée de libération pour la durée de la guerre plus trois mois. Pourtant il ne rentra qu'en 1946. Joe avait fini son exposé et il fut applaudit. Mais il calma l’auditoire, reprit la parole et demanda qu'on applaudisse plutôt ceux qui avaient fait ces exploits et non lui qui n'avait fait que les rapporter. Il dit «AUX HÉROS!» et se mit à applaudir. Ce fut une standing ovation qui n'en finissait plus. Le gouverneur les nomma citoyens d'honneur de Californie et même le président des USA se fendit d'un compliment. Enfin, pas en direct mais une vidéo qu'il avait faite de quelques minutes. La cérémonie se termina sur l'hymne national américain. Mais la soirée n'était pas terminée. On la finit au restaurant en comité restreint. Enfin, on était quand même une centaine. Pour nous, il ne se passa pas grand-chose tant que mes parents et Cyprien restèrent là. On aurait dit que les papys avaient rajeuni de vingt ans. Ça avait été, un jour chez l’un, un jour chez l'autre, avec quelques rares visites d’endroit aux alentours. La semaine avait passé très vite. Et déjà ils repartaient. Là, nos vacances commencèrent vraiment. On monta tout au nord de la Californie pour visiter un parc national. On fit du camping la semaine. J'avais envoyé un mail à Jim et à Chad pour leur dire qu'on était là et leur donner nos dates pour se rejoindre à Russian River. Eh oui, nos amis voulaient essayer le naturisme made in America ! Et la semaine qu'on passa tous tout nus nous rapprocha encore plus. On avait établi notre cantine/quartier général chez la tante de Tim qui nous gâtait tous les soirs. On eut la joie d'y retrouver Jim qui était toujours avec Jane et Chad qui était venu avec son petit copain Andy – qui, étrangement, ressemblait à Joris. Puis la semaine suivante on la passa à San Francisco où on trouva des bed and breakfasts pour tous grâce à Phil et Gary chez qui on retourna. Bien sûr on visita Alcatraz, fishermen's warf et bien d'autres choses encore, on fit une photo de groupe au même endroit où Pierre et Jean avaient fait la leur qu'on leur envoya par SMS. Mais sinon on fonctionnait différemment. Chaque couple faisait ce qu'il voulait dans la journée et on ne se retrouvait que le soir pour le repas. Même le soir chacun allait où il voulait mais en grande majorité on faisait tout ensemble. De là on descendit jusqu'à Tijuana où on resta trois jours et de la, bien sûr, à Las Vegas. Et comme cette fois il n'y avait pas Jeanne pour payer, on n'eut pas droit à une suite de luxe, ni à une cagnotte… Ce qui n'empêcha pas certains de jouer. Puis on rentra à Los Angeles où une sortie fut prévue. En effet l'an dernier deux gars m'avaient donné des places ouvertes pour un concert et justement l'un d'eux en donnait un le samedi soir. Ça se jouait normalement à guichet fermé. Avec Tony, on alla voir comment il fallait faire pour y assister et heureusement que l’artiste était là. Ils durent l'appeler, parce qu'un ticket avec dix places ça leur paraissait énorme. – Hey, mais je te reconnais toi, tu es le nettoyeur. Tu viens à mon concert ce soir, c’est parfait! Je vais sortir mon nouvel album et j'ai écrit une chanson sur toi. Tu voudras bien monter sur scène quand je la chanterai et prendre un gars comme tu l'as fait avec l'autre con, le soulever, faire quelques pas et le mettre dans une poubelle ? – Vous êtes sûr que vous voulez que je fasse ça ? – Mais oui, c’est déjà prévu dans le spectacle. J'ai embauché un gars avec ton gabarit pour le faire mais pour la première fois que je vais la chanter, ça me ferait plaisir que ça soit réellement toi. – Allez Bé, dit oui s'il te plaît. Si tu veux je fais le mec qui finira dans la poubelle. – Oui, c'est vrai que tu lui ressembles, en taille. Venez avec moi sur la scène on va faire une ou deux répétitions. Au fait, j'ai aussi vu une vidéo où tu l'as refait au Star avec le frère du patron. Il a pris une gifle et tout le monde se demande pourquoi. Tu te souviens pourquoi la fille lui en a collé une ? J'éclatais de rire. – Oui, je m'en souviens très bien même. Quand j'ai fait ça à Steeve et que je l'ai relevé il a juste dit : 'Elle n'a pas de culotte!' et là, la nana l'a giflé. – Tu es sérieux ? – Oui très. Il a dit ça tellement naturellement que même avant qu'il reçoive sa baffe, j'étais mort de rire. Il nous fit aussi voir le clip qu'il avait fait. Justement il avait contacté ses avocats pour qu'ils me retrouvent et me proposent une somme pour mon droit à l’image, puisque j’allais être dans le montage… et j’apparaissais comme par miracle! – Toni, ton père pourrait s'occuper de ça ? – Oui c'est dans ses cordes. – Je peux savoir qui est ton père ? – Maitre Henry Henderson. – Téléphone-lui et moi j'appelle mon avocat. Tony appela son père et lui expliqua la situation et la proposition, le mec appela son avocat, puis l'avocat appela Henry et en une heure l'affaire était faite. Ils avaient convenu un fixe qui avait été versé dans l’heure plus un pourcentage à chaque passage. – Puisqu'on est d’accord, ce soir je le passe en primeur. Et toi Jeff, tu viens avec tout tes potes. Vous passerez par l'entrée des artistes. Je vais vous apporter des pass VIP. Une fois les pass en poche, On rejoignis les autres et ce fut le branle-bas de combat pour se préparer. Ce fut une soirée de ouf ! Heureusement que je ne vis pas les milliers de spectateurs qui hurlaient en dansant quand je fus sur scène. Il faisait jour quand on rentra. Septembre fut vite là. La deuxième semaine passa tout aussi vite que la première. On resta tranquillement à L.A.. j'en profitais pour aller m’entraîner au foot presque tous les jours. Mais notre groupe c'était réduit. En effet, les cours ici avaient repris, Méli et mon cousin étaient retournés à la fac et Gaële et Tony, eux, y entraient en première année. Notre dernier week-end fut consacré à faire la fête. Le vendredi soir se passa au Star, le samedi soir chez mon oncle et ma tante et le dimanche soir chez les parents de Liam. Le lundi on prépara nos sacs ou valises et le mardi matin on prenait l’avion. 205 RE: Bébé - KLO7514 - 24-10-2022 Quel programme, Seigneur! On ne s'ennuie pas dans ce grand pays. Je remarque qu'il manquait une vibrante "Marseillaise" : dommage . Ou alors c'est un oubli du conteur qui n'a pas bien relu l'ensemble de ses notes! Les descriptions sont toujours très intéressantes et les exercices physiques de «poubellisation» fort drôles : rien de tel qu'une bonne démonstration pour convaincre une assistance . L'aspect quelque peu "mercantile" de ce qui se passe aux States où rien n'est gratuit-sauf, peut-être, les coups de pied aux fesses...et encore ça se paie parfois! nous étonnera toujours. Merci à monsieur l'auteur. |