Récits érotiques - Slygame
Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi, terminé) - Version imprimable

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RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 25-06-2023

On a bien raison de dire : «Un verre, ça va ; trois verres, attention les dégâts!» Angry . Comme jerem' vient de "siffler " tout le reste de la fameuse bouteille...les résultats devraient dépasser toutes les espérances, même les plus osées Heart ; voilà ce que c'est que de jouer avec le feu. Et c'est donc le Terrien qui est plutôt "enflammé", tout feu tout flamme qu'il doit être en ce moment. Et il "en veut" encore et que Gralik vienne maintenant prendre son rôle, à la grande surprise de ce dernier. Pourra-t-il assurer au même rythme maintenant que le flacon de cette "eau grasse" est vide? That is the question !


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 26-06-2023

Chapitre 28

- Fais-moi l'amour, maintenant ! dit Jérémy, en retournant une nouvelle fois son autochtone, avant de se placer ostensiblement.

Malgré qu'il en ait eu bien assez, Gralik ne peut résister à l'appel de cette chute de rein si parfaite, qui n'attend que son attention.

Pour stimuler davantage la virilité de l'autochtone, si c'est encore possible, Jérémy se recule vers son amant et plaque son fessier contre le sexe de Gralik, avant de commencer une série de mouvements des plus suggestifs.

L'autochtone commence à y approcher ses doigts mais Jérémy l'arrête et guide la hampe luisante de désir directement en lui.

- Je ne veux pas te faire mal...
- T'inquiète pas. Vas y ! répond Jérémy, en reculant brutalement contre Gralik, s'empalant ainsi sur son sexe bandé.

Le Terrien étant plus que préparé, il ne ressent aucune douleur mais immédiatement cette chaleur qui diffuse en lui une sensation de plénitude des plus enivrantes.

Les assauts commencent d'abord à une vitesse modérée, puis se font de plus en plus fougueux et désordonnés. Jérémy sent les bourses de son chéri cogner contre ses fesses imberbes, ce qui amplifie encore son érection déjà solide. Après un instant, Gralik prend confiance et plonge son vit plus intensément dans ce fourreau si chaud, percutant la zone sensible, qui envoie des vagues de chaleur de plus en plus rapprochées.

Aux soupirs de son amant, Gralik s'en aperçoit et se retire pour laisser le Terrien se retourner, de manière à obtenir un meilleur angle. Une fois sur le dos, les assauts charnels reprennent de plus belle et Gralik s'active à caresser cette tige gorgée de sang et de désir qui ne demande que ça.

Le Terrien n'en peut plus et halète de plaisir, la bouche constamment ouverte, tant il est secoué de frissons.

Alors qu'Gralik s'apprête à se répandre dans un copieux orgasme, des coups sont frappés à la porte et surpris, il arrête net ses va-et-vient.

- Continue ! supplie son amant. Il finira bien par partir !

L'autochtone s'exécute mais coupé dans son élan et un peu stressé, il est plus discret cette fois...

BOUM BOUM BOUM !

- Laisse, on s'en fout ! insiste Jérémy, furieux contre l'importun.

Mais Adel, qui est le villageois de l'autre côté de la porte ne l'entend pas de cette oreille. Après avoir frappé encore quelques coups, il entre sans invitation. C'est un grand métis, de vingt-cinq ans à la coiffure impressionnante par sa hauteur.

- Les mecs ! J'ai besoin de vous pour... s'interrompt-il, en comprenant pourquoi les hôtes l'ont ignoré.
- ...
- Finalement, je trouverai quelqu'un d'autre, désolé ! se reprend-il, avant de faire volte-face, gêné.
- Reste-là et viens avec nous ! J'en veux encore ! fait Jérémy, aussi capricieux qu'un enfant.
- Heu... il lui arrive quoi là ?
- Il a avalé une bouteille de ma potion...
- Celle à laquelle je pense ?
- Oui, celle-là... souffre Gralik, las.
- Ah... Okay.
- Tu viens nous rejoindre ? fait Jérémy, sans vraiment savoir s'il s'agit d'un ordre ou d'une demande.
- Heu... Bah fais ce qu'il demande, si le cœur t'en dit ! lâche Gralik, qui n'arrive pas à tenir le rythme de son amant devenu insatiable.

Plutôt deux fois qu'une, le jeune homme ôte son pantalon et vient s'asseoir sur le torse de Jérémy, ce dernier lui gobe immédiatement le vit, pour y appliquer sa langue. Adel prend rapidement de la vigueur sous l'effet de ce traitement.

Gralik, qui récupère rapidement son érection, reprend son offensive, tout en titillant le gland de son amant, avec la douceur de ses doigts. Les cris étouffés du Terrien, qui gobe le sexe très épais du nouvel arrivant et les grimaces de ce dernier sous l'effet du plaisir, excitent Gralik, qui accélère. Lorsque la pression devient extrême, son ventre se contracte et, dans un râle, son membre expulse une quantité impressionnante de nectar, qui vient inonder les entrailles de Jérémy.

Ce dernier, après un soupir de bien être, renverse Adel et s'attelle à la tâche de préparer son intimité tout en poursuivant sa fellation très appliquée. Le métis est aux anges et laisse faire les mains expertes du jeune homme.

Lorsque Jérémy le juge prêt, il se redresse, pour le pénétrer d'un coup sec, avant de s'activer directement en lui. Au départ, Adel serre les dents mais se détend progressivement, jusqu'à ce que l'excitation reprenne ses droits.

Jérémy accentue encore la cadence, en cramponnant fermement les reins d'Adel, n'hésitant pas à parfois aller malaxer ses fesses.

Ce dernier ne peut retenir de petits couinements et la vue de ce spectacle finit par rendre une partie de sa vigueur à Gralik, qui s'essuie le sexe. Ce dernier se niche dernière Jérémy, pour mieux caresser chaque recoin de son corps.

Soudain, la respiration du métis se saccade et Jérémy le pilonne plus fortement, jusqu'à ce que son sexe crache quatre puissants jets du liquide précieux. Il se retire et vient s'écrouler sur le lit, désireux de retrouver un rythme respiratoire normal.

- C'est fini tu crois ?
- NON ! Pas tout de suite ! proteste Jérémy, qui tire Gralik par la main.

Il se lève et le positionne délicatement derrière le lit, le sexe au niveau de l'arrière de sa tête.

Jérémy embrasse Gralik quelques instants, avant de revenir devant Adel, pour s'allonger sur le dos devant lui, jambes écartées. Le métis comprend parfaitement et dirige sa virilité vers l'intimité du Terrien, alors que celui-ci fait basculer sa tête en arrière. Il se retrouve devant la hampe de Gralik, à l'envers et la cueille entre ses lèvres.

Malgré les intentions plutôt claires de Jérémy, Adel est partagé entre désir et appréhension et préfère s'assurer que tout va bien.

- Tu es prêt ?
- Oui, n'hésite pas ! répond-il, difficilement.

Le métis lubrifie son membre trapu, avant de rejoindre ce fourreau, l'élargissant légèrement lors du premier passage. Les râles de Jérémy indiquent clairement au jeune homme qu'il apprécie ce renouvellement de sensations.

Gralik sent de nouveau l'extase arriver, les décharges de chaleur engendrées par la bouche de son amant se diffusant en lui. Il jouit à nouveau entre les lèvres du Terrien, alors que celui-ci ferme les yeux, comme emporté par un nuage... jusqu'à ce qu'Adel, qui accélère ses va-et-viens en sentant monter sa sève, s'enfonce une dernière fois en lui, avec plus d'énergie qu'avant.

- HAN ! hurle Jérémy, alors que le choc contre sa prostate déclenche une éruption de plaisir le faisant venir à son tour, dans un bruyant orgasme.

Ils tombent les uns sur les autres, épuisés et se regardent sans prononcer un mot, les effets de leur béatitude n'étant pas encore tout à fait retombés.

- Encore une fois ! réclame Jérémy, toujours en pleine forme.
- Oh non... soupirent ses acolytes, exténués.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 27-06-2023

Hé bé...on s'en souviendra de cette absorption! Mais au fait, ne vont-ils pas se retrouver avec des organes virils quelque peu usées et  ayant perdu de l'épaisseur à force de frotter? En cours de physique, nous apprenons que "tout frottement produit de la chaleur". Quel dommage que celle-ci ne puisse pas être mise en conserve pour la saison froide! On pourrait encore, avec les mouvements alternatifs, faire un peu comme le piston d'une loco vapeur mais à l'envers en couplant  le bras de ce piston à une dynamo qui produirait un courant électrique qui irait alimenter une batterie...Ainsi, l'énergie déployée ne serait pas perdue et l'on encouragerait de même la production de la fameuse boisson qui donne de si beaux résultats... Idea


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 28-06-2023

Chapitre 29

Hangar de Lille, quelques heures plus tard.

Richard est satisfait et il s'apprête à retourner sur Sterrn pour apporter de bonnes nouvelles à son maître. Il s'est emparé de la bague de Rodolphe sans lui faire de mal. Cela n'a pas été nécessaire et quoi qu'on en dise, Richard n'est pas un tueur.

Malgré cela, Richard a quelques appréhensions. Il ne peut cacher sa découverte concernant Anthony et la seconde bague, car son conditionnement s'y oppose formellement. Cependant, il est probable que, emporté par la passion, son maître cesse d'agir de façon raisonnable (toute proportion gardée) lorsqu'il apprendra le sort du joyau. Il pourrait bien commettre des erreurs coûteuses en vies humaines et le serviteur n'aime pas cette idée.

Résigné, il rassemble la totalité des hommes du hangar, avant d'ouvrir un passage, destination Sterrn. Il prend soin d'emporter la complexe machine avec lui.

--- --- ---

Valtunin, Tour Noire. Dès le lendemain.

Le seigneur Frégast est fébrile car il s'apprête à recevoir Richard. Il tente de se calmer mais sans grand succès. L'idée même d'entrer enfin en possession de la bague de son ancêtre le rend incontrôlable et euphorique. Il fait nerveusement les cent pas dans la salle du Conseil, lorsque Richard arrive dans la pièce.

- Alors ?
- Je l'ai, monseigneur ! Informe Richard, en tendant le bras.

Le maître fond sur lui, comme un animal en pleine charge, avant de lui arracher le joyau des mains. Il le contemple pendant de longs instants, en tremblant de tous ses membres. S'il disposait encore d'un corps humain, il verserait sans doute une larme de joie.

Le joyau maudit, une magnifique bague d'or dans laquelle est serti un cristal sombre, est enfin entre ses mains...

- Après toutes ces années... Je t'ai enfin retrouvé ! Enfin ! Bientôt, tu seras complet et tu pourras devenir moi, pour payer ta dette ! Explose le seigneur Frégast, qui laisse éclater toute sa joie et répète quelques phrases incohérentes, en effectuant de grands gestes brutaux.
- Monseigneur, calmez-vous... Je m'inquiète beaucoup pour vous... bredouille Richard, qui prend peur devant cette crise.

Pour seule réponse, le maître l'attrape par le col, avant de le balancer à travers la pièce, à la fois furieux, joyeux et surtout instable.

- Silence, imbécile ! Bien que je la désirais ardemment, elle appartenait à Rodolphe. Tu as retrouvé sa trace et j'en suis très satisfait mais... OÙ EST L'AUTRE ?

Richard déglutit. Il n'aime pas du tout les accès de folie de son maître, bien que cela ce soit mieux passé que ce qu'il craignait.

- Monseigneur, là-dessus nous avons un problème...
- Ne tourne pas autour du pot et parle ! Je veux cette bague, tu m'entends ? Je veux qu'elle paye sa dette envers moi !
- Anthony Fournier l'a volé à votre frère ! Avoue Richard, à toute vitesse.
- MAUDIT SOIT-IL ! rugit-il, en claquant avec force son serviteur contre un mur.

Il se saisit d'une radio à ondes courtes et commence à beugler ses ordres.

- Ici votre seigneur ! Que tout le personnel non nécessaire ici se prépare pour rentrer à la Base-Noyau ! J'ai une mission importante à vous confier ! Soyez prêts avant une demi-heure ! Frégast, terminé !
- Monseigneur... implore Richard, toujours à terre. Je vous en conjure, écoutez-moi. Ces bagues dont vous venez de retrouver la trace vous aveuglent. Restons mesurés dans nos actions, ou tout ce que nous avons construit ici risque de s'écrouler... Laissez-moi m'occuper de la bague d'Anthony, je peux régler ça... demande Richard, en se massant l'arrière du crâne.
- Certainement pas ! tonne une voix, qui à la surprise de Richard n'est pas celle de son seigneur.

Il s'agit du colonel Melvis, qui n'est nullement impressionné par l'accès de folie de son hôte.

- Monseigneur, salue le nouveau venu, en s'inclinant respectueusement.
- Qu'est-il arrivé à vos troupes ? Je n'ai pas eu la moindre nouvelle ! questionne le seigneur Frégast, toujours bien agité.
- Décimées par Anthony Fournier. Il commande les sauvages et je n'ai moi-même échappé à la mort que par un pur miracle. J'ai été récupéré par hélicoptère et je suis venu vous informer dès que possible.
- ENCORE LUI ? C'est impossible ! Comment est-il revenu dans ce monde ? explose-il, de plus en plus contrarié.
- Je ne le sais pas, monseigneur mais je brûle de lui faire payer son affront et n'attends qu'un ordre de votre part pour me mettre à ses trousses.
- Avait-il une bague d'argent à la main ?
- Il me semble, monseigneur.
- Très bien. Capturez-le et ramenez-le VIVANT, ou vous en subirez les conséquences. Elles seront très désagréables, vous pouvez demander à Richard ! menace Frégast, alors que le visage de son bras droit se crispe dans une expression d'extrême terreur.
- Bien, monseigneur. Je pense qu'il se terre dans le village non loin de la base.
- Rasez-le. Brûlez tout.
- Monseigneur ! Nous sommes prêts à partir pour la base, les interrompt un homme de petite taille, qui entre sans y avoir été invité.
- J'ai changé d'avis. Dites aux autres de retourner à leur poste.

L'homme sort mais immédiatement, un autre Fondateur le remplace.

- Quoi encore ? J'ai l'impression d'être dans un moulin ! râle le maître.
- Des araignées géantes viennent d'être abattues dans la Base-Noyau. Elles s'en sont prises à nos hommes. Heureusement, il n'y a aucun blessé mais...
- Voilà autre chose... C'est une blague ? intervient l'androgyne.
- Non, colonel Melvis. Elles mesurent bien deux mètres de diamètre mais elles parviennent à se faufiler sous la clôture électrique. Elle est normalement prévue pour les dinosaures, qui sont plus hauts que larges.
- Votre mission devra attendre la résolution de ce problème, colonel... dit le seigneur Frégast, qui est déçu de la tournure prise par les événements. Vous embarquez immédiatement pour vous occuper des araignées, puis vous attendrez mes ordres.
- Compris, monseigneur, répond l'androgyne, qui s'en va, ravi de bientôt avoir l'opportunité de prendre sa revanche sur Anthony Fournier.

Richard sort à sa suite, soulagé que le climat général se soit globalement apaisé. Il ne tient pas à s'attarder auprès de son seigneur, car il a fait preuve d'insolence. Il sait qu'il pourrait bien le payer très cher, il préfère donc attendre quelques heures dehors, le temps que le maître oublie un peu.

Une fois seul, le seigneur fou semble retrouver plus de calme.

- Tout est presque réglé... J'aurai bientôt ta dernière partie. Prépare-toi à honorer ta dette, comme tu me l'as promis, dit-il, à l'entité morcelée dont il sent la présence torturée dans son esprit depuis maintenant des années, depuis qu'elle a dévoré sa raison.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 29-06-2023

Ce n'est pas «orange mécanique» mais...Frégast mécanique ! Qui arrivera à sectionner la tuyauterie qui alimente ce cerveau fou : Anthony? Justin? Gralik? Une flèche noire bien placée? Il serait temps d'y songer sérieusement. Je crains le pire!


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 29-06-2023

Effectivement, il faudra en passer par là. Mais d'ici là, il risque d'y avoir d'autres problèmes à traiter.

On a atteint 80 % du récit et il reste des chapitres pour une bonne partie du mois de juillet. D'ailleurs quand le problème avec Frégast sera réglé, il restera encore 4 chapitres.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 30-06-2023

Chapitre 30

Porte de Syl.

Anthony, Jérémy et la plupart des villageois se massent à l'entrée du village. Les guetteurs les ont informés de l'arrivée imminente des habitants de Talbyn, le hameau voisin. Quelle n'est pas leur surprise quand ils reconnaissent parmi la foule... Justin et Evran !

- Justin ! crie Anthony, en lui sautant dessus, ravi de le revoir. Mais t'étais où, bordel ?
- Je te rappelle que tout est encore de ta faute !
- T'es revenu, c'est l'essentiel ! répond le jeune homme, qui masque sa gêne par une certaine exubérance.
- Surtout que si j'extrapole, tu es responsable de la destruction d'un village entier ! affirme Justin.
- Heu... Comment ça ?
- Facile, si tu ne t'étais pas sauvé comme un idiot, je ne t'aurais pas suivi, je ne me serais pas non plus fait attaquer par des dinosaures... Du coup, Nurmiyax n'aurait pas été libéré et... Talbyn n'aurait pas été détruit !
- Whaou... j'ai vraiment fait tout ça ? souffle Anthony, qui semble ne pas tellement s'en soucier, trop heureux de revoir son ami.

Justin lui donne un coup à l'épaule, avant de rire, soulagé que son périple interminable prenne fin.

- Et ici ? Il s'est passé quoi pendant mon absence ?
- Oh, trois fois rien... On a décimé une partie des hommes de Frégast, j'ai failli me faire éparpiller à la grenade par un cinglé... Et on a empêché des araignées géantes de faire des nids trop près du village. Ah et je me suis bien gardé de dire qu'elles sont libres à cause de nous...
- Ah ouais, on a des choses à se dire !
- Je ne te le fais pas dire ! résonne une forte voix féminine que Justin reconnaîtrait entre mille.

« On non... Maman... Pas maintenant... », soupire intérieurement le jeune homme.

...

Un peu plus loin, dans la maisonnette réquisitionnée par Vena, cette dernière termine son remède final. Si celui-ci vient à échouer, elle ne pourra rien faire d'autre, sinon transférer le capitaine dans le petit cristal sombre.

Elle va d'abord avertir son patient, ce qu'elle ne peut faire que psychiquement. Elle se prépare, car le voile dégoûtant et tentaculaire engendré par l'esprit du Mal est très perturbant. L'alchimiste inspire, avant de plonger à la rencontre de l'esprit de John, portant au passage quelques coups à l'entité diabolique. Même sur le plan mental, le capitaine est en piteux état.

- Qui êtes-vous ? demande John.
- Vena, votre guérisseuse...
- Je suis malade ?

Elle soupire... La dégradation de son esprit est bien plus avancée que ce qu'elle craignait.

- Oui, cette chose vous rend malade... dit-elle, en désignant l'aura noire de la créature. Je vous préviens, j'ai peut-être trouvé de quoi vous guérir mais je pense cette chose va lutter de toutes ses forces afin de ne pas perdre le contrôle. Vous comprenez ?
- Oui, ne pas lâcher prise... Mais qui êtes-vous, déjà ?

Vena se retire. À ce stade, converser ne sert plus à rien. Plus tard, après un long repos, elle pourra peut-être l'aider à accéder de nouveau à sa mémoire, car ses souvenirs ne sont pas perdus. John est simplement trop épuisé et meurtri pour y accéder dans l'état actuel des choses. En tout cas, il faut lui injecter le remède dès maintenant.

Une fois pleinement revenue à la réalité, elle s'empare de la mixture et la raccorde au tube de verre pour préparer l'injection.

Il existe sur Sterrn un micro-organisme qui se comporte comme un bactériophage universel, en dévorant tous les autres microbes. Il est donc inutile de stériliser quoi que ce soit ici.

Les aiguilles sont autrement moins fines que sur Terre mais John est si mal en point qu'il n'a aucune réaction quand celle-ci s'enfonce dans une veine de son bras, ni quand l'épais liquide s'infiltre en lui.

Une minute après, en revanche, il ouvre de grand yeux révulsés, gesticule et lance de petites plaintes étouffées. En bonne observatrice, Vena contemple, dégoûtée, les tentacules de plusieurs centimètres qui commencent à s'agiter, en faisant de petits trous dans sa peau devenue grisâtre.

Puis sans raison apparente, tout s'arrête et le capitaine qui s'était redressé retombe comme une masse sur le lit. Seuls ses yeux et son thorax bougent encore et Vena comprend. Son patient fait une fulgurante crise cardiaque !

Il va mourir, c'est maintenant une question de secondes. Vulnérable au traitement, l'infection du Mal préfère tuer son hôte, plutôt que le laisser s'en sortir vivant, quitte à s'éteindre avec lui.

L'alchimiste ne tente pas de stabiliser les battements du cœur, car dans son état, le capitaine n'y survivra pas sans d'irréversibles séquelles. Elle fonce chercher le Daukn, au fond de la pièce et revient à toute vitesse vers son patient, pour toucher son front.

Elle tend son esprit vers la conscience du mourant et elle malaxe son énergie de manière à lui donner la forme d'une passerelle de lumière, vers le cristal. La structure paraît bien plus accueillante que le cerveau de John, dévasté par l'infection. Ce dernier s'y faufile immédiatement, fuyant la mort et surtout la créature qui le persécute. Heureusement pour Vena que l'être humain est doté d'un instinct de survie si puissant, car étant donné la concentration qu'elle doit mobiliser pour simplement maintenir la passerelle, elle n'aurait pas pu y pousser John de force.

Une fois la totalité de la conscience extrêmement affaiblie du capitaine en sécurité dans le Daukn, Vena soupire, soulagée. Elle effondre la passerelle dans le néant, alors que des tentacules hideux s'y faufilent, s'accrochant à leur proie comme une tique attirée par le sang.

L'alchimiste relâche son effort et s'écroule sur une chaise de bois, près du lit. Le corps du capitaine est maintenant parfaitement inerte, la mort ayant fait son œuvre. Au moins, son esprit est sauf, même s'il faudra sans doute des années de soin pour qu'il récupère de ce qu'il a subi.

Quelques instants passent, pendant lesquels elle reprend son souffle mais quelque chose attire son attention. Le mort vient de remuer.

Les yeux écarquillés, l'alchimiste se redresse tout net, pour mieux contempler ce qui est impossible. Non seulement ce corps est mort, son cœur ne battant plus mais son esprit n'y siège plus. Cela fait deux raisons.

Elle n'est pas au bout de ses surprises, car le cadavre s'assoit et bouge légèrement les lèvres, comme s'il voulait parler. Ce qui serait encore plus improbable, puisque ses poumons sont maintenant à jamais vides. Ne parvenant pas à s'exprimer, il agite ses membres de manière désordonnée, toujours sous le regard médusé de Vena.

- Ne remuez pas trop, vous n'êtes pas en parfaite santé, John... bredouille-elle, presque niaisement tant ses certitudes vacillent.
- Il y a erreur !

Vena sursaute. Cette voix aussi forte que profonde n'est pas celle du capitaine, elle en est convaincue. Elle recule, alors que le cadavre se lève.

Il fixe la guérisseuse dans les yeux, avant de mordre sauvagement son propre bras gauche, le déchiquetant. Du sang asperge le sol mais cela ne semble pas le déranger, car il se mord plusieurs fois en d'autres endroits. Une fois ses mutilations achevées, ce qui était autrefois le capitaine John sourit à l'alchimiste, avant d'être secoué par des spasmes. Le bras déchiré sur toute sa longueur cogne contre le lit et se fend en trois tentacules de chair vive, dont chacun se termine par une phalange dont seul l'os est encore visible.

La peau du monstre se plisse, avant de craqueler, puis se détacher à mesure que ses mouvements violents s'amplifient. Vena comprend alors par quel sinistre miracle cette chose vit alors qu'elle devrait être morte. Le corps de John avait tellement changé, à l'intérieur, que les organes vitaux humains ne lui étaient plus nécessaires.

Il est devenu une créature du Mal, un hybride des plus monstrueux.

Vena recule doucement, pour aller s'emparer du glaive accroché sur le mur du fond, comme un trophée. Mais lorsqu'elle se retourne pour affronter son nouvel ennemi, celui-ci a disparu, ne laissant derrière lui que du sang et des tripes.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 01-07-2023

wouafff! C'est quelque peu "dégueux"! C'est aussi de mal en pis et même plus qu'un tour de vache cette entité intermédiaire entre un zombie et un mort-vivant. Pourvu que cette "chose" aille se faire dévorer par les araignées...à moins que ce ne soit elle qui en fasse son petit "quatre-heures"! Dans ce cas, la défense arachnicole édifiée à grand peine pour défendre Syl n'existerait plus. Et ce serait gênant.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 02-07-2023

[Image: img-22744599817.jpg]
Ile de Deloray


Chapitre 31

Sterrn, grande Mer.

Une barque vogue sur l'océan, avec à son bord la déesse Shyna, le Daukn de Xinizyam et Mévik, le fidèle gardien.

Cela fait plus d'une heure qu'ils voguent en direction de la grande bleue mais la déesse paraît toujours aussi sûre d'elle.

- Déesse, je crois que l'île ne se trouve pas ici... confie Mévik.
- Toujours aussi sceptique, Mévik, commente Shyna. Moi, je crois qu'au contraire, nous sommes arrivés.

Elle regarde la position du soleil, puis fait signe à Mévik de se taire. Ils attendent une bonne minute que quelque chose se produise. Le guerrier trouve cela ridicule mais lorsqu'il veut en faire part à sa déesse, un faible son parvient à ses oreilles.

Il ressemble à une note de musique très grave, qui devient de plus en plus puissante. Mévik voit une éblouissante lumière d'une blancheur presqu'agressive se former au-dessus des flots, non loin de leur position.

L'espace occupé par cette lumière devient titanesque et ne cesse de croître que lorsque le silence revient.

Une brume composée de milliards de nuances colorées se forme devant eux et lorsque le vent la chasse, c'est une île gigantesque qui se dévoile, à quelques dizaines de mètres de l'embarcation.

Cette île est magnifique, avec ses plages de corail, sa forêt luxuriante et ses plaines verdoyantes. Un volcan se dresse fièrement en son cœur, comme s'il s'agissait d'un avertissement aux étrangers qui arriveraient avec de mauvaises intentions.

- C'est pas vrai... souffle Mévik, bouche bée devant ce spectacle grandiose.
- Alors, le rationnel, ça t'en bouche un coin ? raille Xini, qui ne paraît pas plus impressionné que cela.

Dans le silence le plus complet, ils rament vers la plage, béats devant une telle merveille.

Même si Shyna a déjà aperçu brièvement l'île par les yeux reptiliens du Dragon il y a très longtemps, le spectacle qu'offre cette île lors de son apparition vaut presque tout l'or du monde.

Même les animaux qu'elle observe de loin sont radicalement différents de ceux de Sterrn.

Le groupe est fasciné par les espèces d'antilopes végétales à six jambes, ou encore par ces grands serpents poilus et pourvus de deux pattes griffues. En portant leur regard plus loin, ils distinguent vers la forêt, des lézards triangulaires ayant trois bras et vivants dans les arbres à la manière des singes.

- Mais qu'est-ce que c'est que tout ça ? demande Mévik, qui n'a jamais imaginé l'existence de tels animaux.
- Deloray est un très grand savant, on dit même qu'il sait créer la vie... Je pense que ces créatures sont issues de ses expériences.
- Ce n'est pas agressif au moins ? Car je n'ai aucune idée de comment on pourrait tuer ça !
- Je ne pense pas qu'on devrait s'en inquiéter. Par contre, celui-là...

Un colosse de métal et de granit similaire à celui d'Aqwamil arrive d'entre les arbres et court vers la plage.

- J'espère que nous n'aurons pas à l'affronter.
- Je suis là, de toute façon, rétorque Xini, toujours trop sûr de lui.

Lorsque la déesse pose son pied sur le sable de la plage, le colosse l'apostrophe. Contrairement à son alter-ego du continent, celui-ci n'a rien de bavard et va droit au but. Il semble encore moins commode.

- Qui êtes-vous et que venez-vous faire ici ?
- Nos intentions sont pacifiques. Je suis Shyna et je viens demander l'assistance de votre peuple.
- Les Daukns ne sont pas autorisés ici. Donnez-le-moi.
- Ce n'est pas un valvor.
- Donnez-moi ce Daukn.
- Libère-moi que je lui règle son compte ! s'énerve Xini, ce qui jette de l'huile sur le feu.
- Ça ne va pas être possible.
- Donnez-le-moi, ou je serais contraint de prendre les mesures qui s'imposent. Menace le colosse.
- Vous êtes sourd ? J'ai dit non ! proteste la déesse, agacée.

Les yeux du gardien prennent une couleur orange inquiétante, alors qu'il se redresse.

- Vous avez été avertis plusieurs fois. Maintenant, j'ai le droit de vous tuer.

Il place ses bras démesurés stratégiquement et s'apprête à les charger. Heureusement, une forte voix retentit et le stoppe immédiatement.

- Arrête ! N'attaque pas !

Shyna et Mévik tournent la tête et sont stupéfaits de constater que cet ordre provient d'un valvor. Pas très grand, ni apparemment agressif mais un valvor tout de même. Sa longue toge brune lui donne une allure étrange aux yeux de la déesse, plus habituée à les voir nus ou en armure lors des combats.

- Retourne à ton poste, je m'en occupe, reprend-il.

Le colosse obtempère sans discussion, puis le valvor s'approche. Shyna et Mévik serrent leurs armes, plus par réflexe que par réelle crainte.

- Bienvenue sur l'île de Deloray, Shyna. Nous avons longuement entendu parler de vous et de tout ce que vous avez accompli. Nous serions ravis de vous accueillir, si vous désirez vous installer ici. Ainsi vous vivrez aux côtés d'autres immortels, majoritairement des humains.
- Merci mais je ne viens pas pour cela. Peut-être un jour, lorsque j'aurai terminé ma tâche sur Sterrn... Aujourd'hui, je souhaite demander l'assistance du Dragon, car mon monde est exposé à une invasion du Mal, comme autrefois.
- Oh... Je vois. Dans ce cas, je vais vous conduire à lui immédiatement. Vous me suivez ?

Shyna opine et se met en route. Leur interlocuteur semble déçu, il aurait certainement apprécié connaitre davantage la déesse mais il n'insiste pas.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 03-07-2023

Ouf ! Encore une fois, c'était «moins une »<; Alors, comment sera-t-il, ce fameux dragon? Déjà toutes les peines du monde pour savoir où il est puis maintenant, de grandes frayeurs fort heureusement apaisées. Décidément, on va d'aventure en aventure : au moins, on ne s'ennuie pas !


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 05-07-2023

[Image: img-22744612921.jpg]
Volcan de Deloray


Chapitre 32

Shyna observe attentivement le valvor a l'air radicalement différent du reste de son espèce, surtout caractérisée par sa violence. Comment est-ce possible ?

- Je peux vous poser une question ?
- Vous vous demandez sûrement ce que fait un valvor sur cette île ? répond-il, pas dupe.
- Oui... Ne le prenez pas mal, vous avez l'air de quelqu'un de très bien mais je suis un peu perplexe.
- Il n'y a pas de mal, je comprends. Je suis arrivé avec l'armée de Morgal lorsqu'il a tenté de prendre d'assaut cette île, il y a deux mille ans. J'étais si jeune que je ne savais ni parler, ni vraiment raisonner... Après la bataille, j'ai été abandonné ici. Ne constituant pas un grand danger, les immortels ont décidé de me prendre sous leur protection et de refaire mon éducation.
- Il y a d'autres valvors ?
- Oui, mon frère, de soixante ans mon aîné. Il est maintenant le bibliothécaire de l'île.

Ils arrivent dans un petit village. Les maisons sont toutes plus originales les unes que les autres, qu'elles soient en bois, creusée, ou en granit.

Cependant, peu d'habitants encombrent le village, ils doivent être trop occupés par leurs divers travaux. Seuls des enfants jouent entre eux. Mévik s'étonne de leur présence.

- Les habitants de l'île évitent d'enfanter, car leur progéniture finirait par mourir de vieillesse alors qu'eux ne prendraient pas une ride. Les enfants que vous voyez sont des immortels. Pour une raison inconnue, certaines personnes cessent un jour de vieillir. Pour certains, il s'agirait d'un don, alors que d'autres pensent que c'est une maladie ou une malédiction.

Le valvor s'interrompt un instant pour observer le petit groupe qui s'amuse au milieu des habitations, avant de reprendre ses explications.

- Ceux-là étaient encore enfants quand le phénomène s'est produit en eux. Alors, nous préférons les emmener sur l'île, où ils se sentent mieux entourés avec des gens qui leur ressemblent. Ici, personne ne souffre du deuil, sauf en cas d'accident.

Pendant qu'ils parlent, Shyna se rend compte qu'un esprit particulièrement discret se retire du sien. Elle se retourne, étonnée de n'avoir rien perçu avant et aperçoit un enfant aux cheveux d'une blancheur étrange s'enfuir a toutes jambes en riant.

- JE T'AI DÉJÀ DIT DE NE PAS SONDER LES GENS ! beugle à son égard le valvor, qui a compris son manège.

La déesse et Mévik sursautent, surpris du soudain éclat de voix de ce valvor qui paraissait si calme.

- Ne vous inquiétez pas, il fait ça à tous les nouveaux arrivants. C'est très agaçant mais pardonnez-le, ça doit l'aider à se sentir en sécurité, il a vécu tellement de choses... C'est le doyen d'entre nous, si on excepte le Dragon.
- Quel âge a-il ? demande Mévik, curieux.
- Il ne sait pas lui-même mais il est né au cours de la préhistoire. Deloray l'estime à cent mille ans. Impossible également de savoir de quel monde il vient, car il a beaucoup voyagé...

Ils arrivent devant une énorme caverne, qui semble se diriger vers le volcan quand le guide s'arrête.

- Vous y êtes... Je vous conseille de faire du bruit en arrivant, il doit dormir.
- Reste ici, Mévik, ordonne la déesse.

Shyna s'avance à l'intérieur, impressionnée par la taille de la grotte. Une maison de taille moyenne tiendrait entière à l'intérieur. Le souterrain de Syl n'est qu'un trou de souris en comparaison.

Une respiration lourde et régulière remplit l'espace. En avançant, la déesse donne des coups de pied dans les petites pierres qui jonchent le sol. Réveiller brutalement un dragon équivaut à un aller simple vers la tombe et elle ne compte pas faire cette erreur.

Le bruit est répercuté par l'écho et Shyna entend quelque chose bouger au fond de la caverne. Elle s'avance davantage et une mousse scintillante révèle le Dragon à sa vue.

La créature légendaire mesure plus de dix mètres de long pour cinq de hauteur. Reconnaissant Shyna, elle investit l'esprit de la déesse pour entamer une communication silencieuse. Le langage draconique ne nécessite pas la parole. Il se fait par un échange de sensations, de souvenirs, d'images et de sentiments. Cela rend les conversations bien plus riches qu'un banal échange de mots.

Shyna comprend que le Dragon est à la fois surpris et heureux de la voir ici après ces nombreux siècles.

Il se renfrogne, lorsque Shyna explique la venue des Terriens sur Sterrn et le risque de propagation du Mal qu'engendre l'activité de la Fondation.

Le Mal a autrefois décimé les Dragons et d'autres nombreuses formes de vie moins nobles. Même les Nainyrs, pourtant plus solides que les Dragons, n'en sont pas complètement à l'abri, malgré leur apparente invincibilité.

Après un long entretien entre divinités, le doyen se redresse et s'empresse de quitter sa tanière.

« Shyna, tu es ici chez toi. N'hésite pas à te reposer le temps qu'il te plaira. Je pars immédiatement, ce Frégast ignore avec quelles forces il joue. De plus, je ne laisserai rien ni personne souiller mon monde natal. Au retour, j'irai interroger Morgal dans ta forteresse, comme tu le désirais. »

- Quand atteindras-tu Sterrn ?

« Dans une heure environ, je vais utiliser le Kranyn pour gagner du temps. Au revoir, mon amie. »

Shyna ignore ce qu'est le Kranyn mais elle repousse ses interrogations à plus tard et s'écarte. Le titanesque reptile sort au grand jour, sous les yeux émerveillés de Mévik, qui n'avait jamais imaginé voir un jour le Dragon. La puissante créature se dresse sur ses pattes arrière, avant de déployer ses ailes, pour mieux se lancer dans les airs. Les humains présents tombent à terre à cause de l'appel d'air que cela cause.

Le dieu prend de l'altitude en amplifiant ses mouvements, avant de s'élancer vers le cratère du volcan, qui n'est qu'à quelques coups d'ailes tant il est rapide. Il augmente encore son allure et Shyna craint qu'il ne s'écrase contre la paroi volcanique mais le dieu disparaît dans une lumière blanche aussi éblouissante qu'éphémère, comme aspiré par un vortex. Ce doit être le Kranyn, cette île recèle bien des merveilles.

- J'adore cette île... Qu'est-ce que j'aimerai me reposer ici quelques jours... souffle Mévik, en revenant à la réalité.
- Tu ne crois pas si bien dire... répond Shyna, avec un sourire crapuleux.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 05-07-2023

Oh la coquine ! À quoi pense-t-elle donc au lieu de dormir pour se reposer de leurs frayeurs et de leur voyage ? Ah je vois : ce sera «le Repos du guerrier» ou plutôt "de la guerrière" avec un délassement bien programmé pour dénouer toutes les tensions accumulées depuis leur départ du Temple de Shyna. C'est vrai : rien de tel que cet exercice corporel suivi d'un bon dodo et, après, on verra autrement ce qui arrivera.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 06-07-2023

Chapitre 33

Syl.

- Il faut monter une expédition immédiatement ! lance Vena.

Après la fuite du monstre maléfique, l'alchimiste s'est rué vers l'archonte Esso, afin de lui relater sa mésaventure. Ce dernier paraît sceptique et peu engagé à prendre des mesures pour la traquer.

- Nous sommes suffisamment occupés avec les émissaires des autres villages, ainsi que le problème du logement des gens de Talbyn. Je regrette Vena mais c'est non.
- Tu es complètement inconscient ! Le haut prophète m'a expliqué la nature de cette chose avant que ça n'arrive ! C'est l'incarnation du mal, une seule de ces créatures peut tous nous détruire !
- Tu déraisonnes, Vena. De telles créatures ne peuvent pas exister. De toute façon, avec son odeur de cadavre, il se fera vite tuer par les prédateurs. Je n'ai pas d'hommes ni de temps à consacrer à cette lubie, surtout en temps de guerre, répond Esso, avec une fermeté à toute épreuve.

- Espèce d'idiot, tu vas me prendre au sérieux, oui ou quoi ? s'emporte-elle, agacée par ce manque de considération.
- Je ne rentrerai pas dans ton jeu cette fois. C'est non ! tranche l'archonte, en s'en allant sans un regard.

Vena est outrée. Non content d'ignorer son avertissement, l'archonte a le culot de la planter là. Cependant, la vieille alchimiste ne se laisse pas abattre et grimpe sur un muret pour se donner un peu de hauteur, afin de s'adresser aux gens présents.

- Écoutez-moi tous ! Approchez-vous !

Interloqués, la plupart des villageois et même les rares Terriens se massent devant elle. Vena toussote avant de reprendre.

- Je n'ai pas su guérir le haut prophète du Dragon... Il ne souffrait pas d'une maladie ordinaire. Des créatures d'un autre monde l'ont attaquées et se sont servies de lui pour tenter d'envahir le nôtre. Ces monstres se reproduisent très vite et ils pourraient bien provoquer la chute de Sterrn d'ici peu. La menace des étrangers, à côté de ça, c'est comme les compétence d'Esso pour nous gouverner : insignifiantes...

Certains se détournent d'elle, peu enclins à aller à l'encontre de leur archonte, alors que d'autres au contraire redoublent d'attention. Particulièrement les Terriens, qui ont déjà eu affaire au Mal, peu avant leur retour sur Sterrn.

- ... John est devenu une de ces créatures monstrueuses et il est urgent de l'abattre avant qu'il ne soit trop tard. Que ceux qui me font confiance viennent avec moi. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés !

La bande de Terriens, ainsi qu'Evran courent immédiatement chercher des armes chez le dernier. À leur retour, une dizaine de villageois se trouvent aux côtés de l'alchimiste. Celle-ci s'est elle-même équipée d'un glaive et d'un vieux casque de cuivre verdâtre. Il est d'apparence générale assez laid mais cela ne se ressent pas sur Vena, car la couleur est assortie à sa tunique pleine de poches.

- Merci de m'avoir cru, mes amis ! Allons-y mais restons groupés ! ordonne-elle, comme lors de la guérilla de Grohen, il y a cinquante ans.

Ils quittent le village sous le regard courroucé d'Esso, qui aurait préféré mobiliser toutes ses forces pour l'assaut prochain de la Base-Noyau. Cependant, il est conscient de ne pas pouvoir s'opposer à Vena, qui est bien trop influente. De plus, il n'a pas besoin d'un nouveau conflit, car la bataille qu'il planifie en ce moment avec les prophètes des autres villages promet d'être intense.

Heureusement pour l'alchimiste, la piste du monstre est facile à suivre. La mue spectaculaire des tentacules lui fait perdre ce qui lui restait de sang humain et le bataillon n'a qu'à se laisser guider par les traces sanglantes.

Ils marchent pendant des heures, sans se décourager, car le sort du monde est entre leurs mains. Malheureusement, les empreintes sont de moins en moins visibles. L'hybride maléfique doit manquer de fluide... Le pisteur du groupe confie ses inquiétudes à Vena mais celle-ci refuse fermement la possibilité de perdre la trace de ce qui était dans une autre vie le haut prophète du Dragon.

Le soleil commence à dégringoler quand la piste n'est plus visible du tout.

- Je ne peux plus vous aider, j'en suis désolé.
- D'accord... Je n'aime pas beaucoup ça mais il faut qu'on se sépare pour couvrir plus de terrain...
- Dans les films d'horreur, c'est toujours dans ces conditions que les mecs se font trucider... marmonne Anthony, peu enthousiaste.
- C'est quoi un film d'horreur ? demande le pisteur.
- Une histoire morbide mais oublions ça... suggère Justin.
- Attendez... Les coupe Élodie. Nous sommes à l'orée côté Syl, ou côté Base-Noyau, maintenant ?
- On est plus proche de la Base des étrangers, vu notre état de fatigue... Mais qu'est-ce que ça change ?
- Les bestioles du Mal se multiplient rapidement si elles ont des cadavres sous la main, non ?
- Et alors ?
- Quel est l'animal dont on m'a rebattu les oreilles ces derniers jours ? Qui encoconne ses proies et fait des réserves de nourriture pour plusieurs jours ? demande Élodie, avec une assurance qu'elle n'a pas habituellement.
- Les araignées ! devine Vena. Tu as raison, il est très probable qu'il soit allé là-bas ! Dire que la première fois que je t'ai entendue parler, je t'ai prise pour une cruche. Je me suis apparemment trompée.

La jeune femme s'apprête à riposter quelque chose de bien cinglant mais les villageois commencent à protester.

- Ça veut dire qu'on va devoir faire face aux araignées en plus du monstre ? demande l'un d'eux, le plus réticent.
- À l'heure qu'il est, je ne pense pas qu'il y ait encore d'ar...

Elle s'interrompt et se raidit au son des nombreux cliquetis qui retentissent derrière les ronces.

« Des créatures du Mal ? Déjà ? », se demande Justin.

Il n'en est rien. Huit araignées aussi géantes que velues se déplacent à toute vitesse, comme si le diable en personne les pourchassait. Les arachnides ne prêtent pas la moindre attention au groupe d'humains, qui n'a même pas à combattre.

- Normalement, des araignées combattent jusqu'à la mort...
- Courez au nid avant qu'il ne soit trop tard ! Ordonne Vena, qui a un mauvais pressentiment.

Tous s'exécutent. Le groupe se dirige à vive allure dans la direction opposée à celle d'où provenaient les araignées et ils rencontrent vite un brouillard noir. Au fil des enjambées, celui-ci est de plus en plus dense et vient émousser leur perception de manière significative.

Une odeur de mort sature l'atmosphère, ce qui n'est pas étonnant compte tenu du nombre de cadavres qui gisent au sol. Terriens, dinosaures et araignées. Tous ne sont que de la nourriture aux yeux du Mal.

- BORDEL DE DIEU ! hurle en français une voix que Justin reconnaîtrait entre mille.

Le jeune homme plisse les yeux et aperçoit la silhouette d'Adrien Hube, ainsi qu'une vingtaine de Fondateurs aux prises avec les créatures hideuses et tentaculaires du Mal, qu'il a déjà rencontrées sur Terre.

Heureusement, le groupe Terrien est équipé d'armes à feu mais il commence à être submergé par les assaillants, qui sont bien plus nombreux.

- Aidons-les ! ordonne Vena, en se jetant dans la bataille.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 06-07-2023

Aidons les Terriens ou...les créatures du Mal? On peut hésiter...Qui sont les vrais ennemis à ce moment? le choix est "cornélien"!


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 08-07-2023

Il aura tout de même été fait assez vite.