Récits érotiques - Slygame
Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Version imprimable

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RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 18-02-2024

Coucou les gens,

Je livre le nom de l'auteurs du huitième défi phrasette.
— Merde ! Qui est l'andouille qui m'a piqué mes affaires ? s'exclama Dominique en sortant de la douche de l’internat…:


8 - @Lange128


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 18-02-2024

Sixième Saint Valentin :
[Image: %C3%A1ngel-138353014.jpg]
— Bizarre, cette photo, là... On dirait une vieille fée !
— Oh, dis pas ça...
Benoît avait jeté ça comme ça, sans imaginer que ça avait autre valeur que le comique, mais non...
— Ce fut mon aimé.
— Oh, je te demande pardon.
— Laisse tomber... C'est pas récent. Et c'est pas l'histoire de ma vie non plus ! compléta Gwenaël. Je te dirai... si t'insistes.
Pour l'heure, on picolait dans le vieil appartement de Gwenaël : XVIIème, assurément. On venait de se rencontrer dans un bar gay du Marais, où l'on avait longuement causé. On avait le même âge, ou presque, et des cultures approchantes. On était seul... et l'on se trouvait joli.
Mais... quelque chose retenait encore ces garçons de passer à l'acte. Une sorte d'émotion étrange, d'où venait que la conversation ne se terminait pas... et traînait donc, tout intéressante qu'elle fût.
La photo avisée par Benoît était un montage d'un mec pas si jeune, nu et rasé, et pourvu d'ailes blanches sur fond de ciel avec nuages... Un fantasme, évidemment, songea Benoît, qui regrettait d'avoir peut-être blessé sa conquête du jour.
— Bon... puisque t'insistes pas, je te le dis quand même...
— Pas obligé, Gwenaël ! Garde ta vie pour toi, si tu veux !
— Ce mec m'a sorti de la misère, quand ma famille m'a jeté. Il était drôle... et riche. Il aimait les déguisements et...voilà tout. Il est parti un jour en Amérique du sud... et j'ai plus jamais entendu parler de lui. Mais... il m'avait laissé un petit pécule, qui m'a permis d'arriver où je suis... Pas loin, mais je bouffe, désormais.
Benoît se sentit bien idiot sur ce coup-là...
— Excuse-moi, souffla-t-il, j'aurais dû fermer ma gueule.
— T'embête pas, va ! Tu pouvais pas savoir... et puis t'as pas entièrement tort : c'est pas cet accoutrement qui lui rendait justice au mieux !
— Plus de nouvelle ?
— Aucune. Et d'ailleurs, il m'a fait des adieux solennels en partant.
— En tout cas, je te demande encore pardon, Gwenaël.
— Chut ! Il n'est plus là, mais toi... oui !
On n'alla guère plus loin, ce soir-là : il semblait que cet épisode eût douché les ardeurs. Néanmoins, on picola en faisant la dînette, et cela rendit le sourire aux troupes. On avait, sembla-t-il, de quoi s'entendre plutôt bien, et rendez-vous fut donc pris pour le lendemain.
Il n'en resta pas moins que Benoît avait bien l'impression d'avoir obéré ses chances avec le fin Gwenaël, par sa bourde... Néanmoins, on avait pris rencard... et le lendemain soir, tout fut parfait, délicat mais sans manières...
Et même, on dormit ensemble. Il avait le cœur gros comme ça, Benoît, en quittant Gwenaël, car il avait dans l'idée que sauf nouvelle gaffe de sa part, cette petite histoire pourrait durer...
On avait derechef rendez-vous le soir-même, mais un contretemps obligea Gwenaël à annuler. Bien qu'il fût, au téléphone, tout aussi charmant que lorsque Benoît l'avait quitté, celui-ci lui trouva un air inquiet. Mais le garçon ne voulut rien dire...
Et le lendemain, un message alarma Benoît : « Désolé, mais j'ai un emm... et je crois qu'on ne pourra pas se voir avant un petit temps. Je te dirai. Bises et pensées, Gwenaël »
Patatras ! Pour une fois que quelque chose de bien paraissait s'engager, c'était tué dans l'œuf ! Il ragea donc.
À vingt-quatre ans, il venait de trouver un boulot dans l'informatique, où il fit assez la gueule, le lendemain, vendredi, pour qu'un collègue à peine plus âgé le remarquât, un long et souriant rouquin nommé Joël :
— Ho ! Ça va pas, toi ! C'est ton coup de fin de semaine qui vient de te lâcher ?
— Tu crois pas si bien dire, fit Benoît, maussade et haussant les épaules, sauf que... c'était sans doute le coup de plus longtemps, et... fait chier !
— Bah... t'emmerde pas trop : une de perdue, dix de retrouvées, dit la connerie populaire !
— C'était un mec.
— Ah ! fit Joël, dont le sourire éclaira soudain les yeux bleu vif, alors encore plus facile ! Tu fais donc rien ce soir... Je t'emmène dans une taule sympa, et là...
— Ooooh... mais... je sais pas...
Mais Benoît accepta quand même en début d'après-midi, car ça n'allait pas mieux, et il devait penser à autre chose...
Le Cochon d'amour n'était pas le bar gay le plus connu de la ville, il s'en fallait de beaucoup ! Mais c'était un endroit fort cosy, où l'on se trouva la meilleure place en ce début de soirée, car il n'y avait encore personne.
— L'endroit pour être vu, mais sans excès, et surtout pour tout voir... avec excès ! affirma le rieur Joël.
— T'as l'air d'être habitué, toi !
— Disons que je me suis trouvé mainte fois dans ton cas, et qu'il a bien fallu que je mette au point un plan B ! Comme « baise », évidemment !
Benoît dut rire : il était drôle et sympa, ce mec, et apparemment gentil.
— Mais toi, t'avais pas des trucs à faire, ce soir ?
— Disons que... je suis aussi sur mon plan B, avant de passer au C !
— « C » comme... « cul »... ou « chasteté » ?
— « C » comme « couette », Monsieur, c'est entre les deux !
Joël tint à offrir un cocktail maison, qui mit rapidement Benoît en joie.
— Avec ça, t'auras pas envie de pisser tout de suite. Tu remarqueras que les mecs qui arrivent commencent tous par une ou deux bières... et que nous sommes sur le chemin des toilettes. Si tu pisses pas, t'auras l'esprit plus libre pour agir !
Benoît sourit bêtement. S'il avait imaginé se retrouver ici, juste après la défection de Gwenaël ! La boîte se remplit assez vite, et les commentaires se suivirent donc à un rythme soutenu. Et Benoît de rire presque tout le temps aux saillies de son collègue... qui cabotinait sans retenue, il faut le dire.
Joël qui le poussa à aller faire semblant de pisser deux ou trois fois... mais sans résultat : soit les autres étaient déjà en mains, soit il n'avait pas osé...
— Mais toi, pourquoi t'y vas pas ? demanda enfin Benoît.
— Disons que mon Prince charmant de ce soir n'est pas encore passé... ou qu'il a rien bu !
On traîna encore un bon moment en sirotant, mais décidément, ce ne sembla point devoir être le soir de chance ni de l'un, ni de l'autre...
— Bon : j'en ai marre ! fit enfin Joël, qui pourtant ne s'était pas départi de son sourire de la soirée, j'habite à côté, tu viens pour un dernier p'tit coup ? J'ai du raide de la meilleure qualité !
— Oh ! Tu parles de quoi, là ? sursauta un Benoît pourtant bien éméché...
— Du plan G... comme « genièvre » !
Benoît suivit donc. Sur le chemin, Joël déclara :
— Tu sais quoi ? Si tu veux, tu pourras même dormir chez moi, puisque t'habites pas tout à fait là... et que t'as quand même l'air un peu parti, non ?
Le genièvre de Joël produisit un effet étonnant sur Benoît, qui ne connaissait mie ce divin breuvage : il le fit fondre à grande vitesse.
— Oooh... Que c'est bon, c'truc-là !... Oooh... j'ai l'impression... que ça me rend amoureux !
— Ah ! Ah ! T'en es encore au plan A, toi ?
— Ben... et toi ?
— Vu ce que j'ai bu... le C m'ira très bien ! Enfin... si t'acceptes de partager ma couette ! Sinon, j'te mets un truc sur le tapis et...
— ...non, non, pas l'tapis !
Encore qu'il ne fût point puceau, les heures de vol de Benoît se comptaient plutôt en quart d'heures... Et quand Joël se désapa en prélude à la douche, il fut ébloui. Jamais il n'avait vu tel grand corps aussi blanc et lisse, et pourvu d'une superbe forêt flamboyante encadrant un long et épais serpent rose au long prépuce... Genièvre ou pas, cette apparition lui chatouilla les gonades !
Et même... il se mit à bander... imité par un Joël qui ne fit pas de commentaire, le sécha sans un mot et le mena à son lit en murmurant :
— V'là un plan « couette » qui devrait pas se passer trop mal... Tu sais que t'es beau, p'tit gars ? Dommage que t'aies rencontré personne au Cochon d'amour !
— Dommage pour qui ? eut le culot de répondre Benoît.
Le grand rouquin sourit et lui prit la bouche.
Ce samedi matin-là ne fut pas moins tendre. Benoît l'avait senti passer, le sublime chibre du beau rouquin... mais il en redemandait. Non sans se confier sur sa dernière mésaventure avec Gwenaël.
— Ce qui doit se faire se fera, conclut sentencieusement Joël. En attendant...  on peut se voir ce soir, et demain ?
Ainsi fut fait. Le charme infini du « grand blanc », comme Benoît l'avait surnommé — « Sauf que moi, je ne mords pas ! » avait rectifié Joël — faisait son effet, mais il voyait bien que ce gentil et beau garçon ne s'épanchait pas.
Ce qui se profilait n'était donc autre qu'une relation amicale et sexuelle, Benoît en avait bien conscience. D'où lui revint, par la force des choses, le souvenir du fin Gwenaël.
Or quelques jours plus tard, alors qu'il avait depuis passé toutes ses nuits sous la couette de Joël, Benoît aperçut Gwenaël en ville. il se précipita vers lui, et l'autre en fut presque effrayé/
— Oh ! C'est toi ! Je... Excuse-moi, je n'ai pas trop de temps, là, et... Oh ! Excuse-moi ! fit Gwenaël en fuyant, laissant là un Benoît totalement désemparé : s'il se fût attendu à cette réaction !
Ce fut le cœur déchiré qu'il rentra chez lui, avant de décider d'aller voir d'abord chez Gwenaël, qui ne vivait pas loin. Où il n'avait évidemment rien à faire... mais où il eut la chance de croiser une voisine un peu âgée, qui sortait du petit immeuble. Sur qui il sauta, lui demandant si elle savait si Gwenaël était là ces jours-ci.
— Non, pas trop... Je crois savoir qu'il s'occupe d'une vieille parente qui n'est pas en bonne santé... Une grand-tante, je crois. Quand je le croise, il a toujours l'air pressé, et préoccupé. Lui qui était si souriant ! compléta la commère.
Benoît fut donc renseigné. mais pourquoi Gwenaël ne lui avait-il confié ces soucis de famille ? Il rentra chez lui sans aucune vraie réponse, et se rongea les sangs toute la nuit.
Dès de soir, il s'ouvrait de ces choses à Joël, qui sourit :
— S'il avait vraiment tenu à toi, vieille tantine ou pas, il t'aurait gardé sur le feu... Alors ou c'est qu'il n'a pas de vieille tantine à soigner...mais un autre mec, ou c'est que sa vieille tante est un moyen de t'éviter. Désolé d'être aussi franc, mais...
— Oh, oh !... fit un Benoît vite récupéré par un Joël qui lui offrit une belle séance ce soir-là, tiens !
Néanmoins, ces explications du dernier logique ne satisfaisaient point le pauvret. Mais comment en savoir plus ? Il n'allait pas venir faire le siège de l'appartement de Gwenaël, et encore moins le suivre...
Un conseil de Joël le décida à écrire au garçon : « Je pense à toi, et voudrais t'aider. — Pas facile. je t'oublie pas », lui fut-il répondu.
Où Benoît rechercha au maximum la présence de Joël... et des amis d'iceluy, qui n'en manquait pas... Et en moins de deux semaines, il devint l'attraction principale d'un groupe de fêtards et de baiseurs de la plus belle eau... sans y être forcé du tout. Joël lui-même l'exhorta à se réfréner, mais il avait envie d'oublier, et comme les amis de Joël n'étaient pas des laiderons... force est de vous dire qu'il y trouva son compte.
Ce samedi matin-là, il fut réveillé, chez Joël, par son portable : un message dont il ne vit pas l'auteur : « Faut que je te parle, vite ». Il reposa l'appareil en soupirant, croyant à l'un des potes avec qui il avait fait la bringue la veille — plus d'un lui faisait des avances.
Joël, qui était en meilleur état que lui, lui souffla :
— C'est marqué Gwenaël, sur ton écran.
— Oh ! Ooooh... Fait chier, çui-là... Non !
— Si.
Et Joël de se saisir de l'appareil pour rappeler incontinent.
— Viens, s'il te plaît, dit simplement Gwenaël... ce qui fit à Benoît l'effet d'une douche froide.
Aussitôt ramené à la vie, il sauta dans ses fringues à peine douché et s'en fut chez Gwenaël ventre à terre.
Le garçon était en larmes, et Benoît n'osa pas lui en demander la raison... Enfin calmé, après une longue étreinte, Gwenaël hoqueta :
— Il est mort !
— Mais... qui ?
— Celui que t'as appelé « la vieille fée » !
— Oh ! Mais... excuse-moi, Gwenaël, excuse-moi !
— T'y es pour rien. Il est revenu en Europe, et comme il était malade, il a voulu me revoir, et... c'est pour ça que...
— Chut ! Tu as bien fait. Qu'est-ce que... je peux faire, moi ?
— Sois là, c'est tout. Enfin... si tu veux, après que je t'ai... abandonné.
La suite se passe de descriptions : après l'enterrement, ces garçons se revirent, et peu à peu, Gwenaël revint à la vie. Observant à la lettre les conseils de Joël, Benoît fut tendre au-delà de l'imaginable... ce qui ne lui coûta guère, en vérité.
Et même... le fin Gwenaël, présenté au rouquin, lui trouva des charmes. Il ne fallut pas des ères avant que ces trois-là se retrouvassent en petite tenue, et étroitement enlacés...
— Lâche pas le morceau, mon pote, souffla Joël à Benoît le lendemain, au bureau : il t'aime ce mec-là, et pas qu'un peu. Et c'est un mec bien... Alors aime-le bien, toi aussi, tu le regretteras pas.
Nul ne savait alors la suite de l'histoire. Et ce fut que, un mois plus tard, on apprit que la Vieille fée avait légué à Gwenaël un magnifique appartement dans un des plus beaux quartiers de Paris. Benoît dut bien racler ses fonds de tiroirs pour acquitter les droits de succession... mais Joël avait eu raison, il ne le regretta pas.



RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 18-02-2024

 Coucou les gens,



Petit rappel des choses en cours :



Les défis "Saint Valentin"!


La photo à venir ensuite :

[Image: NAjsrTnPvea_10290796.jpg]

Une nouvelle photo :

[Image: NBsmPjNtfEa_2bd3bed61eddf750f9be12e2899614a2.jpg]


********************


Et toujours : toute personne désireuse de voir une photo de son choix servir de base pour nos auteurs peut me l'envoyer en MP. Celle-ci sera publiée, à condition de respecter la charte de SlyGame, bien évidemment !


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 19-02-2024

Septième Saint Valentin :

[Image: %C3%A1ngel-138353014.jpg]

— On ne voit pas ton sexe ! ai-je murmuré, devant la photo d’un mètre carré affichée au-dessus de son lit, dans sa chambre, que je découvrais enfin, après les trois premières nuits, passées dans la mienne.
— Charles l’a effacé par photoshop, en me donnant des ailes, il avait dit que je ne perdais pas au change…
— Le photographe ?
— Ouaip ! Et accessoirement, mon ex.
— Il est doué, mais vu… ce que j’ai déjà vu en vrai, et pas que vu, d’ailleurs… ça ne t’avait pas trop vexé ?
— C’est le cadeau d’adieu, après la rupture, d’un mec aigri et rancunier. Mais j’aime la photo, donc, je le suis moins que satisfait de le savoir jaloux que d’autres après lui… eh bien, disons que dans un premier temps, ils calent sur mes pectoraux, qui n’ont pas été retouchés, eux…
J’ai ramené le regard sur son torse, qu’il venait de dénuder, avant de souffler ‘’J’avoue, et dans un deuxième temps ?’’
— Le second effet kiss cool, a-t-il soufflé, en abaissant d’un seul geste son slim et son boxer à mi-cuisse, donnant deux rebonds à son membre lourd.
Comme un rituel, il s’est jeté sur le matelas, le sien, cette fois, en battant doucement des jambes, pour m’inviter à le débarrasser de ses derniers vêtements.
— Tu veux bien… ? a-t-il ensuite suggéré, me tirant de la transe hypnotique que la vue de son corps me met à chaque fois.
— Ah… oui, bien sûr.
Je ne comprendrai jamais vraiment le plaisir qu’il y trouve, mais j’ai embrassé la pulpe de ses longs orteils, pour voir du coin de l’œil ce que la caresse étrange provoque rapidement près d’un mètre plus haut, puis remonté ses mollets, et l’intérieur de ses cuisses de mes lèvres, que j’ai ensuite délicatement refermées sous la couronne de son gland.

— Alex… A-attends, ai-je ahané, empalé sur la moitié de son mât, le souffle court. J’ai tendu la main vers le flacon de poppers sur la table de chevet, pour le déboucher et sniffer plusieurs fois le vasodilatateur, qui a lentement calmé ma respiration erratique et détendu mes muscles, en plus de l’effet désinhibant, moins utile.

Après cinq minutes de chevauchée – ou peut-être juste deux, comment dire ? – il m’a empoigné le bassin de ses grandes mains et m’a maintenu enfoncé sur lui, pour nous retourner sur le lit, remonter mes jambes sur sa taille, et reprendre – mais cette fois à son rythme – la possession de mon intimité.
Libéré de la fonction active de l’échange, je me suis abandonné aux mouvements de son corps dans le mien, tantôt longs et profonds, tantôt retenus sur les premiers centimètres de mon rectum, stimulant ma prostate… L’alternance lui assure l’endurance pour lentement m’amener au plaisir.
Pour mieux le recevoir en moi, j’ai cambré le dos, rejetant la tête en arrière, pour rouvrir les yeux sur la photographie XXL au mur, avant que les sensations s’intensifient, et me donnent l’impression d’à mon tour m’envoler vers un Paradis qui me serait pourtant interdit…

— Ça va, je suis bien, c’était bon… ai-je répondu, lové contre son corps, en caressant du bout des doigts les poils fins qui courent sur sa poitrine. ‘’Et certains des… nooombreux mecs que tu as honorés ont dû te le dire, tu es très beau, Alex.’’
— Tu l’es aussi, dans le plaisir, Jonas ! Tu t’abandonnes, tu es tellement expressif…
— Trop ? Je ne simule pas, je te jure !
— Je sais, t’inquiète, ça demanderait une concentration dont, sans me vanter, tu ne sembles plus capable. Pas plus que je ne le serais d’imaginer à quoi tu penses pendant qu’on fait l’amour…
— Ce n’est pas clair pour moi non plus, ai-je soupiré. ‘’Sinon qu’à un moment, je me suis imaginé accroché à toi, si beau et fort, qui montais vers les nuages… L’effet de la photo, je suppose’’.
— Oh ! Jonas… Solide et fragile à la fois, comme chantait Goldman, tu… tu plairait à Charles, ça ne te dirait pas de te faire tirer ? Le portrait, je veux dire.
— Tu me jettes dans les bras de ton ex ?
— Sans grand risque, Jonas. Charles est un vantard, il se prétend versatile, mais il est juste un passif absolu au final, et pas un très bon coup, personne ne changera ça.
— Tu doutes de mes capacités, on dirait.
— Hmmm… Même toi, avec ton petit corps de diablotin désirable, et surtout avec ce que tu peux en faire, tu ne changeras pas un baudet en étalon. Mais soit, chiche ? m’a-t-il défié. ‘’Je le contacte’’.

***

— On ne voit pas ton sexe non plus, a soufflé Alex, quand je lui ai montré le portrait que Charles a réalisé, puis photoshopé. ‘’Mais la pose, on dirait le Lucifer de la peinture de Cabanel, je me demande ce qui lui en a donné l’idée… Tu l’as chauffé ?’’
— Même pas.

Ou si peu… C’était hier, mais j’ai déjà oublié… Ah non, tiens, ça me revient, par bribes. Je me suis déshabillé et allongé sur le sol, avec peut-être un regard de défi. Un moment déstabilisé, il s’est ressaisi et a pris quelques clichés, avant de venir corriger ma position… Ensuite, il est possible que je l’aie tiré sur mon corps nu et embrassé… Disons qu’ensuite, il se peut qu’il ait ouvert son pantalon et ait imposé son sexe très moyen à mon intimité, pour une invasion qui m’aurait mis, au mieux, un masque d’indifférence…
Ce dont il se serait alors vengé en choisissant le cliché sur lequel j’arbore l’arrogance la plus méprisante.
Mais c’est juste un scénario possible, et je ne cautionne pas l’humiliation, Alex ne doit même pas le savoir.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 20-02-2024

Coucou les gens,

Pour le 31 mars 2024, voici différents défis "Pâques"!

Défi titre:

On m'a posé un lapin !

Défi 10 mots à utiliser:

pérégriner
incongrue
pudibonderie
ambages
extatique
mignonnerie
synchronicité
exaction
inconcevable
facéties


Défi photo:
[Image: paques-1140x650.jpg]


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 26-02-2024

Coucou les gens,

Je livre l'ordre des auteurs par récit - Saint Valentin. Ce qui donne comme "nominationnés" :

1 - @gaetanbg
2 - @louklouk 
3 - @KLO7514
4 - @lelivredejeremie
5 - @Louklouk
6 - @Louklouk
7 - @lelivredejeremie


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 28-02-2024

Premier binôme dans la neige

[Image: NAjsrTnPvea_10290796.jpg]

La photo, c’est une capture d’écran de nous à l’embranchement, je lui ai laissé le choix de la direction...
 
 
Sans la soirée d’intégration à l’université Grenoble Alpes, je n’aurais jamais parlé à Thomas pour deux raisons, la première étant qu’il y entamait un cursus langues et lettres modernes, et que j’intégrais un master en Biodiversité et Écologie, deux mondes si différents. La seconde était plus embarrassante et aurait dû être rédhibitoire, lentement tombé sous le charme de la sympathie évidente qu’il dégageait, de sa culture, d’un humour décalé que nous partagions et, pas si accessoirement, de son physique, vers une heure du matin, la septième vodka-redbull avait explosé mes inhibitions, et j’avais tenté de l’embrasser. Il avait tourné le visage, mes lèvres et la pointe de ma langue s’écrasant pitoyablement sur sa joue, avant de me refaire face, avec un air contrit et embarrassé, rapidement contagieux.
Les choses en seraient restées là, si le lendemain matin, au resto U, il n’avait pas posé son plateau en face du mien. Sans oser croiser son regard, j’avais touillé de la cuiller le contenu de mon bol, en rassemblant le courage de m’excuser de mon geste de la veille.
— Ne te frappe pas, puis ce n’est pas comme si ça ne m’était jamais arrivé, je dois dégager un truc… et on dit bien qu’on doit goûter à tout avant de dire qu’on n’aime pas, mais voilà, quoi.
— Épargne-toi la salade de fruits, elle est ignoble, quant à ce truc… ai-je murmuré, en laissant couler le yaourt de la cantine.
— La consistance est douteuse, mais je peux comprendre ton intérêt de départ, a-t-il ironisé.
— Désopilant, ai-je souri.
Le début d’une improbable sympathie, et de rencontres fréquentes, à discuter de sujets sérieux sans trop l’être, qui omettaient soigneusement ceux plus intimes.
Que j’ai explorés avec d’autres, en écumant la faune du cercle LGBT étudiant, avant de ratisser plus large sur le campus grâce à Grindr, Thibaut et ses jeux de rôle, Matthieu que j’avais déshabillé pour le découvrir en sous-vêtements féminins, et enfin Zvi, un étudiant étranger, et peut-être bien plus… Tout en répondant sans complexes ni tabous aux questions de mon timide ami, dont la propre sexualité restait nimbée de mystère.
 
Après trois mois, et une dernière semaine au ciel aussi sombre que son humeur, le campus s’est très faiblement couvert de blanc.
— Si tu n’aimes pas, tu aurais dû suivre ton cursus à Montpellier, ou à Aix-Marseille.
— C’est pas ça, j’adore ! Non, c’est… Lily m’a encore une fois jeté, et c’est définitif, là, a-t-il grogné.
— Qui ?
— Rousse. Maths appliquées, ça n’a jamais été mon truc, j’aurais dû me douter, hyperboles divergentes, diagramme de Venn avec intersection marginale… au final aussi compliquée que ses études.
— Un vrai ami consacrerait son week-end à te remonter le moral, sauf que mon programme de demain…
— Ton mec, je sais, t’inquiète.
— Zvi s’était juste accordé trois mois de fun avant d’entamer son service militaire, il est rentré à Tel-Aviv. Ma fac a lancé un programme d’étude de la biodiversité locale, je vais courir les bois pour remplacer les batteries des caméras d’observation de la vie des blaireaux.
— Des bl… Sérieux ?
— Très ! J’ai suggéré la forêt de Saint-Ismier, à vingt bornes. Si on habite Paris, ma famille est originaire d’Isère, mes parents y ont un chalet, où ils viennent se… euh… resourcer, une semaine par an. Je connais le coin comme ma poche, c’est beau, et si tu aimes la neige, tu seras servi !
— Ça me tente, je te donnerai un coup de main pour transporter… Quel poids, les batteries, au fait ?
— Un kilo max, au total, ce sont les kilomètres dans la poudreuse qui tuent.
 
 
— Tu as une putain d’endurance ! a-t-il ahané au terme du parcours. ‘’Enfin, je veux dire, niveau condition physique, quoi.’’
— Notamment, Thomas, ai-je répliqué avec un sourire lubrique.
— Roooh ! Ne me bluffe pas de ton expérience, ou… tes expériences, Jonas.
— Ah mais faut pas croire, c’est un programme très complet, et des mollets musclés servent dans plusieurs contextes.
— J’imagine, a-t-il soupiré en regardant l’embranchement des sentiers. ‘On va par où, là, je suis crevé.’’
— Le plus étroit mène au village, le plus large et fréquenté, à la nationale, c’est un peu plus long.
— C’est amusant, Robert Frost… Déjà son nom alors qu’il fait zéro degré, là… Bref, il a écrit un poème, The Road Not Taken… le chemin moins emprunté, c’est une métaphore sur les choix. Mais, plus long, genre… ?
— Sept cents mètres jusqu’au chalet, six kilomètres pour reprendre le bus vers Grenoble, tu choisis.
 
 
J’ai branché le chauffage électrique, lancé une petite flambée dans la cheminée, puis posé un sac de couchage et une couverture sur le canapé du salon ‘’En tout bien, tout honneur, comme promis’’, avant de gagner la chambre.
Pour ne pas arriver à fermer l’œil.
Ni lui, qui s’est présenté à la porte une heure plus tard, pour hésiter quelques minutes, avant d’approcher et discrètement me rejoindre.
Sous le duvet, où il se glissait, j’ai jeté la jambe sur le côté, pour l’accueillir sur ma cuisse, que j’ai ramenée vers moi, le tirant sur mon corps.
— Ça… n’aurait pas dû se passer ainsi, a-t-il murmuré.
— Et comment, alors ?
— Je voulais juste… C’est bête… Ce que j’ai dit, sur le fait de goûter avant de dire qu’on n’aime pas… Mais ça s’applique aussi à toi, tu m’aurais découvert demain matin, et là, seulement si tu avais eu envie…
— J’ai une raideur difficilement justifiable si ce n’était pas le cas, non ? Comme toi, on dirait.
— Oh ! Oui… Mais tu dors nu ?
— Toujours, ai-je soufflé en me tortillant pour abaisser son boxer à mi-cuisses et empoigner son sexe dressé. ‘’Et l’envie, je l’ai depuis le baiser raté de la soirée d’intégration.’’
— Je devrais… sauf que je ne sais pas, je me suis renseigné sur le net, c’est différent avec les garçons, le truc de… préliminaires, non ?
— Il y a la théorie, puis la pratique, Thomas. Toi, tu es un littéraire, laisse la science et les travaux pratiques aux scientifiques, ai-je susurré, en appliquant son gland sur mon intimité. ‘’Doucement, s’il te plait.’’
Son membre assez court - ce que j’avais estimé des doigts - s’est enfoncé en moi en cinq ou six lents mouvements lents et doux. ‘’Je… je peux ?’’
— Viens, Thomas, aime-moi.
Deux minutes, peut-être trois, comment dire ? ‘’Oh, je v… oooh !’’
J’ai appliqué ma théorie sur les muscles des mollets en les pressant sous ses fesses pour le garder en moi, alors qu’il s’abandonnait au plaisir.
 
 
— J’ai joui trop vite, je suis désolé, a-t-il gémi après de longues minutes d’un silence que je n’ai pas osé interrompre, couché à côté de moi, le duvet tiré sous son menton. ‘’Tu dois être déçu.’’
— Ce qui m’a juste légèrement frustré, c’est de ne pas te voir nu, alors que tu me faisais l’amour… car c’est ce que tu viens de faire, et de manière assez satisfaisante, quoi que tu croies, ai-je répondu en me redressant, pour rejeter la couette, et serrer la main sur la ceinture élastique de son boxer. ‘’C’est toujours beau, un mec, Thomas, et tu l’es particulièrement !’’
Il a serré le poing sur mon poignet ‘’Non ! Je ne suis pas… très long, et… euh… esthétiquement…’’
— Tu as le sexe en tire-bouchon, comme les cochons ?
— Opéré… a-t-il soufflé.
— Du… capuchon ?
— Lily disait que c’est bizarre.
— Thomas, sérieux… Dressé, c’est idem. Puis la taille… un rectum fait dans les quinze centimètres max, et la prostate est à cinq ou six. Pour les détails… ai-je murmuré en descendant son boxer le long de ses jambes. ‘’Zvi…’’
— L’étudiant étranger avec qui… ?
— Oui. Zvi est Israélien. Juif. Et donc circoncis, ça ne m’a pas empêché de faire ça, ai-je dit, en reprenant son sexe en bouche, pour le sentir raidir, et réaliser que le désir était finalement partagé.
— On vient de…
— Tu viens de jouir, et si tu n’en as pas envie, moi bien !
— Comme ça ? a-t-il glapi, alors que j’avais remonté son corps pour m’empaler sur lui, en une pénétration plutôt facilitée par son éjaculation.
— Comme ç…a-aaah, oui ! Ne pense à rien, laisse… moi faire
Je regardais, presqu’incrédule, les traces de mon plaisir sur mon torse, quand le sien s’est trahi dans son regard, autant que dans les mouvements désordonnés de son corps sous le mien, dans le mien.
 
 
Le lendemain, revenus à l’embranchement, Thomas s’est retourné.
— Le poème de Frost dont je te parlais… la fin se traduit ainsi, ‘deux chemins divergeaient dans un bois, j’ai pris le moins fréquenté, et ça a fait toute la différence’.
 
 
J’ai reçu un selfie de Zvi, en treillis militaire, souriant, arrogant de beauté virile.
J’ai fait défiler les images de la caméra du programme d’observation de ces stupides blaireaux, jusqu’à celle qui couvre l’embranchement des sentiers, la veste rouge, c’est celle de Thomas.
Mon Thomas.
Je ne l’ai pas envoyée, c’est rien que pour moi, ça.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 08-03-2024

Une phrasette retardataire


— Si tu m’aimes vraiment et si je t’aime vraiment, je serai là demain...
C'était quoi, ce langage abstrus ? se demanda Frédéric en quittant le frêle Séverin, au sortir du Sambre et Meuse, le grand café branché du centre ancien. C'est la Leffe qui lui tape au plafond, ou quoi ?

Situons ces jeunes gens, tous deux en deuxième année de fac — pas la même — en la ville de Namur. Ils s'étaient rencontrés au basket, où tous deux ne se débrouillaient pas mal, étant fort grands. Mais si Séverin était une fine asperge blonde, Frédéric était joliment baraqué, et du reste bien velu de châtain... ce qui lui donnait une allure virile où Séverin ne pouvait évidemment prétendre.

Ça faisait maintenant près de trois mois que l'année universitaire avait commencé, et l'on avait copiné, doucement, Séverin ne s'offusquant pas des remarques ironiques d'un Frédéric à qui il avait fini par demander des conseils. Et l'on avait enfin pris l'habitude de se retrouver au Sambre et Meuse, après l'entraînement du vendredi.

Or ce soir-là Frédéric, qui ne faisait jamais mystère de ses bonnes fortunes en ville — ou même à Liège, où il avait ses alcôves — avait avoué rester en plan le lendemain soir. et Séverin en avait profité pour l'inviter à dîner, ce qui serait une première.

D'abord, Frédéric avait été étonné et amusé aussi par ce petit mec dont il ignorait la vie privée. Mais le mecton  paraissait sérieux, et il accepta le rendez-vous, persuadé qu'après la pizza et la Leffe de rigueur, on se séparerait comme à l'accoutumée.

Et voilà que ce p'tit con lui sortait ça ! Il eut d'abord le réflexe d'annuler... avant de se demander de quoi il devait avoir peur. Il trouva tout de suite : sûrement que ce mec était gay, chose qu'il n'avait pas devinée du tout ! En vérité, ses rapports avec les gays étaient quasi nuls... car il faisait beaucoup de sport, et ce n'est habituellement pas là qu'ils se révèlent. Et il n'en connaissait pas... du moins officiellement.

Il sourit en songeant qu'il avait eu peur une seconde de cette mauviette, qu'il pouvait casser en deux d'une seule baffe ! Donc il irait, bravement.
Il eut alors un appel de son ami Benoît, joli mec tout aussi séducteur, mais non basketteur, à qui il conta son aventure présente.

— Ouaouh ! Tu vas te faire un p'tit cul de mec, donc ? Et musclé, en plus, s'il fait du sport ! Veinard, va !
— Hep ! Tu causes de quoi, là ? s'insurgea Frédéric, ça va pas, non ?
— Je dis que t'aimes le sexe au moins autant que moi, et qu'à ma connaissance, t'as jamais fourré de mec, non ?
— Ben... et alors ?
— Alors j'espère que tu vas pas rater l'occase... sinon, tu me le présentes, ton soupirant... et je me charge de le faire gueuler, au lieu de soupirer !
— Mais, Benoît !...

Derrière sa jolie gueule de gendre idéal, Benoît cachait un esprit hautement aiguisé, et disposait d'un redoutable sens de la répartie. Et c'était apparemment un joli vicelard ! Frédéric soupira :
— Tu me donnes envie de plus y aller, maintenant...
— Siiiii ! Je veux savoir comment c'est, un trou de mec !
On s'en tint là ; Frédéric n'aurait certes oncques imaginé que la somme toute gentille invitation de son pote de basket le pût mener à d'aussi âpres débats intérieurs !

Il parut donc au Sambre et Meuse, devant lequel l'attendait un Séverin tout sourire.
— On va pas là... J'ai réservé au P'tit Grognon... Tu viens ?

Cet établissement était sis non loin du Grognon, pointe au confluent de la Sambre et de la Meuse... et était en ville considéré comme plutôt chic. Mais Frédéric n'osa pas moufter, et il suivit, se demandant franchement de quoi son proche avenir serait fait... Non qu'il le redoutât vraiment, mais c'était si étrange, tout ça !

L'endroit était cosy, et le moment le fut plus encore. Séverin était la douceur même, et Frédéric se demanda mainte fois ce qu'il faisait là avec un mec qui manifestement ne le draguait pas, tout en s'intéressant réellement à lui...

Il était onze heures et demie quand on quitta le restaurant, et Frédéric était rassuré : ce mec, quoi qu'il eût derrière la tête, était la classe même. et il proposa spontanément :
— C'était super, merci ! Je t'offre le péket [genièvre, en Wallonie] au Sambre et Meuse ?

On se propulsa donc vers ce prestigieux établissement qui, un samedi soir, était évidemment bondé. On y entra cependant... pour tomber sur un Benoît qui était attablé avec une drôlesse. Gêné, Frédéric salua son ami qui le fit approcher :
— Venez avec nous, les mecs, c'est plein, ici ! On va se pousser !
— Pas la peine ! dit la fille, je dois y aller. Merci, mon chouchou, on se voit bientôt ?

Et le nana de se tirer. Benoît fit signe à Frédéric de prendre sa chaise, tandis qu'il invitait Séverin à se poser près de lui sur la banquette.
— Bon ! fit-il après les présentations, j'offre une tournée de péket... pour commencer !
Frédéric craignit ce que cette grande gueule de Benoît pourrait dire comme conneries, mais ce bel enfant fut d'une retenue remarquable, et de péket en péket, la conversation s'anima. Enfin, Benoît déclara :
— J'ai des bulles françaises, les mecs, vous venez finir la soirée chez moi ?

Frédéric jeta un œil sur un Séverin un peu allumé, qui accepta tout de suite. Et l'on se transporta pas loin d'ici dans le joyeux bordel de Benoît. Voyant l'air surpris de Séverin, Frédéric osa :
— Sérieusement, t'amènes des nanas ici ?
— Quand elles voient ma bite, elles oublient tout le reste !
— T'as intérêt à faire vite, alors, ah ! ah !
— L'écoute pas, il est jaloux ! fit Benoît à un Séverin rieur.

Et l'on passa aux bulles. Où Frédéric finit par être énervé par le numéro que Benoît fit à Séverin. Car il en faisait beaucoup, le Benoît, dans le genre « je touche à rien, mais j'en cause quand même »... Et il était près d'une heure quand il décida de se tirer :
— Tu viens ? demanda-t-il à Séverin.
— Non... minauda celui-ci, j'me sens bien ici... si je peux rester... Benoît ?

Benoît ayant acquiescé dans un sourire triomphant, Frédéric s'en fut, hautement marri. Certes, il aurait dû s'en foutre que son pote niquât Séverin, mais... non, décidément, ça le faisait bien chier ! Mais pourquoi ?
Rentré chez lui, il se servit une dose de péket à assommer un aurochs, et composa ce message : « Merci pour ce bon moment, et pour le dîner. On se voit demain ? » Mais il n'eut pas de réponse immédiate : ces deux cochons-là avaient-ils commencé à baiser juste après son départ ? Merde, alors !

Au matin, il eut un message qui le laissa sur sa faim : « Oui, si tu veux. Appelle-moi » La froideur du ton le laissa rudement mal à l'aise ! Mais la vie continuait, et vers onze heures ce dimanche, il fut appelé par le scintillant Benoît :
— Eh ben toi, je sais pas ce que tu lui as fait... ou plutôt pas fait, mais... il a rien voulu de moi... au motif d'un mystérieux mec dont il est amoureux, et qu'il ne veut pas tromper avant de savoir si quelque chose est possible ! J'ai pas eu de mal à deviner qu'il parlait de toi... Il t'avait cité tout le temps, avant que j'attaque. Donc il est pur, intact et bien amoureux, ton mecton, avec certificat de conformité !

Frédéric resta sans voix. Il finit par murmurer :
— Merci, Benoît, je... sais pas quoi te dire d'autre.
— Moi si : tu fermes les yeux, il te lèche, il te suce, et tu l'encules comme un fou, c'est pas difficile à comprendre, ça, je crois ? Et tu me racontes, évidemment, hein, veinard !
Mais Frédéric n'eut rien à raconter... car il vit Séverin dans la demi-heure... et celui-ci lui parut singulièrement coincé, quand bien il souriait tout le temps.

— Gentil, ton pote Benoît, mais... j'ai pas bien compris ce qu'il me voulait : il est pas gay, je crois ?
— Non, non !
— Bon. Alors il avait peut-être un peu trop bu.. Mais c'est pas grave : il est joli quand même !

Et Frédéric d'apprécier ensuite l'exquise gentillesse de Séverin... sans savoir s'il le draguait, ou s'il était toujours comme ça. Mais... cette incertitude le troubla, et il apprécia grandement la réserve du garçon. Et il ne se passa donc rien.
Frédéric nota dans sa tête tous les compliments que distillait Séverin, mais... pouvaient-ils passer pour des déclarations ? Et, in fine, est-ce qu'il ne nageait tout simplement pas dans une glauque mare de fantasmes ?
Ce fut bien frustré qu'il quitta son pote de basket, comme il continuait à l'appeler. Était-il dans le vrai, ou dans le délire ?

Il avait évidemment un message de Benoît... des messages, plutôt ! Il se résolut à l'appeler, la mort dans l'âme.
— Bon ! Si t'en veux pas, et s'il est mou de la chatte, moi, je reprends l'affaire : j'ai envie de me le bourrer, çui-là !
— Mais, Benoît ! Non, non, tu peux pas !...
— T'en veux, ou t'en veux pas ?
— Oh, je... Oui, j'en veux, voilà !
Arraché au forceps, voilà un aveu qui venait cependant du cœur de Frédéric, qui le regretta aussitôt ! Ou plutôt... il regretta de l'avoir fait devant Benoît. Trop tard !
Perdu, il se mit à pleurer à chaudes larmes, longtemps.
Un message de Séverin le rasséréna : « Bon moment avec toi, Frédéric ! On recommence ? Appelle-moi quand tu veux. »
Il fallut un bon moment avant que Frédéric se décidât à appeler... celui dont il voulait, désormais.

— T'as pas l'air en forme, remarqua tout de suite Séverin.
— Oh... Non,je suis un peu dans les vapes, là.
— Trop bu ?
— Non... pas assez !
— Est-ce que... je pourrais t'aider, là ? Je peux venir tout de suite, si tu veux. Avec des gorgeons !
— Non, non... Oh... Oui, si je t'embête pas...
Un petit quart d'heure après paraissait Séverin. On se salua froidement, et Séverin déclara :
— Oh ! T'as pas bonne mine, toi ! T'es nettement plus beau, d'habitude... et plus sexy !
— Moi ? Beau ?... Et sexy ?
— Tu le sais bien, Frédéric. Tu baises un soir sur deux, non ?
— Oooh !... fit Frédéric, crucifié.
— Est-ce que tu crois qu'un vague puceau comme moi pourrait t'aider, un peu ?
— Mais, Séverin ! Pu... Pu... tu dis quoi, là ?
— La vérité. J'ai vraiment mal au cœur de te voir comme ça... et j'imagine que t'as un p'tit problème de cœur, toi aussi, non ?
— Euh... Oui, mais...
— Si je restais avec toi, pour que tu te jettes ni dans la Sambre, ni dans la Meuse, tu pourrais peut-être me dire, et...
— T'es gentil, Séverin. Je sais pas... Oui.
— J'ai l'impression... sans vouloir me mêler de ta vie... que tu sais pas trop où t'en es...
— Oh... Oui, c'est exactement ça.
— Le cœur ?
— Oui... et pas seulement.
— Pour le cœur, c'est délicat, mais... pour le reste... j'ai p'têt' des idées pratiques ! Des remèdes bio, quoi...

Frédéric sourit : il comprenait l'allusion de Séverin, mais... il n'était pas encore disposé à passer à l'acte ! Séverin sembla le comprendre, qui ajouta :
— Mais si je t'ennuie, je m'en vais et on en reparle un autre jour, tu veux ?
— Non, reste ! fit Frédéric en tendant sans réfléchir une main que Séverin attrapa au vol, pour la mener à ses lèvres.
— Tu me promets que ce sera pas la Sambre...
— ...ni la Meuse, non ! Et je sais nager, alors... dut compléter Frédéric en souriant, alors que Séverin lui tenait toujours la main, et y posait moult bisous.
— Alors tu me dis, ou tu me dis pas ? Pas obligé, bien sûr !
— Oui. Je suis hétéro... tu le sais. Et je suis dragué par un mec qui... enfin qui... qu'est un mec bien.
— Ciel ! Un mec te drague, toi, le plus moche des hétéros ?
— Arrête, s'te plaît ! fit Frédéric en souriant. Je sais même pas s'il me drague... il est si... si délicat, si... gentil, tout le temps...  Du coup , je sais pas comment lui répondre. Je voudrais lui dire non, mais je ne veux pas le blesser.
— Et pourquoi tu lui dirais non... et pas oui ?
— Ben ! Parce que je suis pas gay, tiens !
— Et t'appelles ça une excuse ?

Frédéric baissa les yeux, et il y eut un petit silence.
— La vie, ça s'apprend, reprit doucement Séverin. Quelquefois, on n'a pas tout compris, tout de suite, et...
— Et j'ai tout faux, quoi, souffla Frédéric, l'œil bas.
— Chut ! Si tu estimes le garçon dont tu parles, alors tu trouveras les mots pour lui dire que tu ne veux pas de lui, sans le blesser. Et si tu acceptes ce qu'il t'offre, alors tu les trouveras aussi. Aie confiance en lui... et en toi, surtout !
— Il faudrait que tu partes ! souffla Frédéric, sentant les larmes lui venir, et se levant.
Mais Séverin lui serra la main, le forçant à se rasseoir, et murmura :
— Non, s'il te plaît !... Ton autre amoureux attendra ! Moi aussi, j'ai besoin de toi, Frédéric !
— Mais... Toi... Pourquoi ?...
— Mais parce que... t'es le plus mieux garçon de la Terre, tiens ! Le plus amourable, en tout cas !
— Moi ? Mais tu sais que... Ooooh !... Nooon !...
— Chut ! Tu mets dans ton cœur que t'es aussi dans mon cœur, et tu laisses reposer. Mon cœur attendra le tien et...
— Arrête !
— Oui. On va faire du basket, en attendant, bonne idée !

Et Séverin de s'enfuir en courant. Au basket, le lendemain, lundi, il ne vit pas Frédéric. Il l'appela à la pause, sans succès. Et dès la fin de la séance, il fila chez lui.
— Mais qu'est-ce qui va pas mon joli p'tit ange ?
— Oh, dis pas ça, y a pas d'ange ici !
— Non, y a nous. Et on peut s'aimer sans être des anges...
— Séverin ! gémit Frédéric.
La suite fut tendre et délicate. Oh ! L'on n'y fit pas toutes les figures obligées... mais l'intention y fut.
On se murmura des choses, surtout, et... l'on ne s'est pas encore tout dit. Ça ne saurait tarder, qu'on se rassure ! En attendant, on a découvert de mignonnes façons de s'amuser... entre Sambre et Meuse.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - bech - 08-03-2024

Pour les récits de la St Valentin, j'étais tombé juste pour les auteurs des 2 et 3. Les quatre derniers ont été publiés dans un laps de temps court et je n'avais rien pronostiqué.

Pour ce tout dernier texte Si tu m’aimes vraiment..., nul doute pour moi qu'il s'agit d'un texte de Louklouk.

J'ai l'impression être devenu le seul à faire des pronostics.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 08-03-2024

Certes, la «looklookerie» se repère à des kilomètres à la ronde : tant mieux pour notre prolifique auteur qui manie notre langue de belle manière. Heureusement pour nous qu'il n'est pas le seul dans cette activité : chacun a son style et il est bien agréable de constater les nuances, voire de nous en ...repaître*, si j'osais !
Ici, Benoît est comme le catalyseur en chimie ou encore comme le confident des tragédies grecques ou plus classiques : il permet de faire aboutir les projets.
Allons, Frédéric-le-Fort, pleurer, pour un garçon viril, facilite l'expression de sentiments parfois contradictoires tout en libérant et atténuant les angoisses. Notre "système humain" est quand même bien fichu. Et,« tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir». Cette antique formule se vérifie souvent.  Enfin, Sylvain est un jeune gars quasi parfait, d'une délicatesse hors pair. Nous pouvons prendre modèle sur lui, n'est-ce pas ?
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*Nous connaissons, hélas, l'expression : «Envoyer paître quelqu'un». Je laisse, amis, à votre sagacité d'utilisation : « S'envoyer REpaître» qui pourrait être employé dans un sens "réfléchi", selon les règles de conjugaison ou bien au sens actif voire, plus souvent, passif(1) : "je suis repu". Question : quel serait l'infinitif de ce participe passé, en ce sens bien précis? Merci pour vos réponses,
KLO.
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(1)Note dans la note : il y a des "actifs" et des "passifs" : le tout est affaire de préférences ! Heart Big Grin


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 08-03-2024

J'aime assez la 'philosophie' de Sylvain, plutôt que tergiverser et vivre d'un espoir peu satisfaisant, sortir l'objet de son intérêt du contexte habituel des rencontres, pour constater une réaction, ou du moins une prise de position claire, il n'y a jamais que deux options, celle évidente de la confirmation de nos doutes, ou la bien plus rare bonne surprise. Ici, Benoit est l'élément de provocation (ou, comme dit KLO, le catalyseur) inespéré qui participe à cette réaction.
Je dois décidément trouver un moyen d'initier Louklouk à d'autres de nos poisons nationaux ^^


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Louklouk - 11-03-2024

Réponse à @KLO7514 :

L'infinitif de repu est tout simplement "repaître", verbe qui a plus de formes que "paître", dont ce participe passé.

Ici le sens n'a pas d'autre valeur, puisque "se repaître" signifie "devenir repu".


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 22-03-2024

Coucou les gens,

Je livre le nom de l'auteur "binôme dans la neige"

@lelivredejeremie

et pour le récit retardataire : @Louklouk


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 22-03-2024

Coucou les gens,

Petit rappel : pour le 31 mars 2024, voici différents défis "Pâques"!

Défi titre:

On m'a posé un lapin !

Défi 10 mots à utiliser:

pérégriner
incongrue
pudibonderie
ambages
extatique
mignonnerie
synchronicité
exaction
inconcevable
facéties


Défi photo:
[Image: paques-1140x650.jpg]


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 31-03-2024

Joyeuses Pâques à tout le monde et que le lapinou n'oublie pas de visiter votre jardin !
[Image: 0552d69e7f90e64e0ac9ba8d480f25d5.jpg]