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Sombres secrets (gay, jumeaux, vih, terminé) - Version imprimable

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Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 23-06-2021

Bonjour,

Jean est inquiet pour son frère Jérémy et il en profite le temps d'une douche pour aller voir quel est ce médicament qu'il prend.
Jérémy comprend que son petit frère a peur de le perdre.
Jean comprend et fait un câlin à Jérémy.
François va mieux, mais remarchera-t-il?
Jérémy a du courrier, c'est une lettre de Bruno.
Qu'y a-t-il dans cette enveloppe?

Jérémy se doute que se sont de mauvaises nouvelles, il s'apprête à lire le premier feuillet.

Est-ce, comme il ne craint, une positivité au HIV?

Il me tarde de lire la suite!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 23-06-2021

*  57  *

Jeremy,

Je sais, tu m'avais prévenu, tu me l'avais dit, mais moi je me foutais de tout, je ne faisais que vivre et profiter. Les problèmes, ça n'arrive qu'aux autres, voilà ce que je me disais.
Et puis tu es arrivé, et j'ai agi avec toi comme pour tous les autres. Je t'ai pris, sans te respecter, et j'ai fait plus que prendre du plaisir ou ta virginité. Non, je t'ai pris ton avenir, et tu ne méritais pas ça. Ni toi, ni les autres.
Pour le reste...
J'ai vite compris quelle emprise j'avais sur toi, et ça m'a excité, je t'ai voulu en esclave, oui tu peux me traiter de salaud, et tu auras raison. Encore une fois, je n'avais aucun droit de te faire ça.
Je pourrais te demander pardon, mais à quoi est-ce que ça servirait ? Le mal est fait, et il ne peut pas être défait.
Tu m'as tellement saoulé avec ton dépistage que j'ai fini par le faire, pour avoir la paix.
Ben, quand j'ai eu le résultat, j'ai compris que la paix, je ne la connaîtrai pas.
Je pense que tu l'as compris - je t'ai envoyé le document dans cette enveloppe, ça ne me sert plus à rien.
J'ai voulu croire que la vie était un conte de fées, je n'ai pas voulu prendre mes responsabilités et me protéger, et voilà, pour une petite flemme de mettre un bout de latex, je vais payer pour le restant de mes jours - qui ne dureront pas bien longtemps, mais assez pour me faire douloureusement penser à tous ceux avec qui j'ai couché.
Tous ceux à qui j'ai refilé le sida.
Je pourrais te demander pardon, mais je ne le ferai pas. Non seulement ce serait t'insulter après ce que je t'ai fait, mais aussi parce que, quand bien même tu me le donnerais, je ne le mérite pas.
Je vais maintenant voir si j'arrive à vivre avec ma conscience. Parce que là, j'ai une méchante boule dans la gorge.
De toute façon, je te dis adieu - mieux vaut qu'on ne se revoie pas.

Bruno.


Je repose la lettre de côté, d'une main tremblante, le cœur battant avec force sous le coup de l'émotion qui m'a saisi. C'est une chose d'avoir des soupçons, et une autre d'en avoir confirmation.
Le résultat du dépistage ne me laisse aucune échappatoire. Je tourne mon regard vers l'armoire dans laquelle se trouvent mes derniers médicaments. Mon dernier espoir. Une chance que j'ai réagi à temps. Sans la remarque de François - « Tu t'es protégé au moins ? Je ne voudrais pas perdre mon frère à cause d'une connerie » - je n'aurais pas percuté, je ne me serais pas renseigné.
Il m'a peut-être sauvé, après m'avoir fait tant de bien.
En se montrant tel qu'il était, gay mais sans être l'image que je m'étais faite d'un gay, j'ai pu m'accepter en tant que tel, simplement, et connaître enfin le bonheur. Plus ou moins, mais bon.
J'ai Paul, maintenant. Je lui ai dit que je m'étais plus ou moins lâché lors d'une soirée et que je tenais à ce qu'il se protège jusqu'à ce que j'aie pu faire un dépistage. Il a bien compris, et accepté ça.

Mais penser à sa réaction s'il apprenait... j'en ai des crises d'angoisse.
Mon mobile sonne, me tirant de mes pensées. Le numéro m'est inconnu.
- Allô ?
- Police. Monsieur Jeremy Darreau ?
- Oui, c'est moi.
- Nous voudrions vous parler de Monsieur Bruno Goubin.
- Oui, que voulez-vous savoir ?
Je n'ai vraiment pas envie de parler de lui, et encore moins de mes liens avec lui.
- Vous le connaissiez bien ?
- On a fait connaissance alors que j'étais de passage, on a sympathisé et on s'est échangé nos numéros de téléphone et nos adresses msn.
- Et vous vous êtes reparlés depuis ?
Comme si tu ne le savais pas... tu dois déjà avoir son relevé de téléphone, et probablement le mien aussi. Ou je suis juste un peu parano.

- Oui, plusieurs fois.
- Il vous a paru comment ?
- Euh, je n'ai rien remarqué d'anormal, si c'est ce que vous voulez dire. De quoi est-il mort ?
- Il a été tué.
- Qu... qu... quoi ?! Tué ? Mais comment...
- Violemment. Nous attendons les résultats de l'autopsie. Quand avez-vous pris contact avec lui pour la dernière fois ?
- Euh, euh...
Je m'efforce de reprendre mes esprits. Ce coup-là, je ne m'y attendais vraiment pas.
- Attendez une minute que je réfléchisse... c'était il y a cinq jours, je crois. Il m'a brièvement salué sur msn avant de se déconnecter.
- C'est tout ?
- Oui, c'est tout.

Je commence à vraiment paniquer. Je ne sais pas si Bruno a gardé l'historique de nos conversations - si c'est le cas, je suis dans la merde.
Et s'il a enregistré la séance de cam que tu as faite ?!
Cette pensée me glace le sang. Je n'ai aucune envie de voir étaler ma vie intime. J'imagine déjà tous les détails dans la presse. Aargh. Je ne pourrais plus me voir en face, quant à ma mère... ou Jean... non, non, non, s'il te plaît Bruno, ne me fais pas ce dernier coup bas, tu as assez détruit ma vie !
La conversation se termine, je dois rester à disposition de la police pour d'autres interrogatoires. En attendant, je dois me faire prendre mes empreintes.
- Je compte sur votre coopération.
- Aucun problème, dis-je en regardant l'heure, j'y vais tout de suite, le temps de voir quel est le commissariat le plus proche.
Je raccroche après avoir noté les indications et soupire, sentant monter en moi une envie de me recroqueviller en boule dans un coin, en gémissant. Je n'avais pas besoin de ça !


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 23-06-2021

Décidément, il les collectionne les emm...nnuis! Quand cela s"arrêtera-t-il? Je crois que l'auteur d'origine, Inny, est quelque peu sadique, comme Arnaud (Sadique Arnaud, le Président de la République qui a mal fini sa vie à Lyon, assassiné vers 1887-90...). Allez, courage, Jérem!


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 24-06-2021

... à moins qu'il soit sadique envers les lecteurs.

Par exemple, Jeremy va avoir 2 surprises dans le chapitre de ce soir.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 24-06-2021

Bonjour,

comme le dit [member=156]KLO7514[/member] , Jérémy commence à collectionner les emmerdes!
Pour Bruno c'est une mort violente, il devait avoir un ou des ennemis, peut-être l'un ou l'autre gars qu'il aurait contaminé!

Il me tarde de lire la suite!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 24-06-2021

*  58  *

Ne rien laisser paraître. Tout faire pour ne pas voir étaler ma vie privée au grand jour. Tout en priant pour que Bruno n'ait laissé aucune trace.
Venu pour laisser mes empreintes, certain d'être disculpé en cas de problème - je suis resté en famille à plusieurs centaines de kilomètres de chez... mon ex, oui, on peut dire ça. Enfin, mon ami, officiellement.
C'était sans compter avec l'arrivée d'un gars particulièrement inquisiteur qui m'a emmené dans un local à part et a tenu à recueillir ma déposition.
- C'est totalement informel, voyez, aucun enregistrement et nous sommes seuls. Juste mon carnet et moi.
- C'est un peu curieux comme procédure, non ?
- Vous préféreriez le contraire ? Cela devrait vous soulager, plutôt, vous n'êtes accusé de rien, vous savez.
- Oui, c'est vrai. J'aurais eu bien du mal à... pfff... je n'arrive toujours pas à réaliser qu'il est mort.
- Ça prend du temps. Je suis l'inspecteur Peltier. (1)
Bon, dit-il en ouvrant un dossier, je disais que vous n'êtes accusé de rien... pour le moment, du moins. L'enquête suit son cours.
- J'étais chez ma mère ces derniers temps, ici, et lui à l'autre bout de la France.

- Certes. Je pense que mes collègues de Sochaux regardent plutôt du côté de ses relations locales. Vous lui connaissiez d'autres amis ?
- Non... on venait juste de sympathiser, au hasard d'une rencontre.
- Et comment est-ce que ça s'est passé ?
- J'étais en boîte...
- Laquelle ?
- Euh, j'ai vraiment pas retenu le nom. Je m'ennuyais en fait, et lui aussi. On a discuté un peu, on est sorti, on a été dans un café, on a discuté encore, découvert qu'on voulait faire le même métier, et on a fini par échanger nos numéros de téléphone.
- Et ensuite ?
- Bah c'est tout. On s'est revu le lendemain, il voulait me montrer son installation. Bon sang... c'était génial ce qu'il avait créé ! S'il avait eu le temps d'améliorer le système, il aurait pu déposer un brevet et faire fortune, tranquillement.
- Tiens donc, fait soudain l'inspecteur, intéressé. Parlez-moi un peu de ce système.
- Hum. Vous vous y connaissez en matériel informatique ?
- Faites simple.
- Ouille... bon, imaginez...

Une bonne demi-heure plus tard, je souffle enfin. Peltier a noirci des pages de son carnet. On frappe, il se lève et va discuter avec un collègue, à la porte. Il en revient avec une photo, qu'il me montre.
- Ça vient d'arriver. C'est bien lui, n'est-ce pas ?
- Mais... non, pas du tout ! Fais-je, sidéré.
- Vous en êtes certain ?
- Oui, plus que ça même ! Il ne lui ressemble même pas !
La stupeur m'a permis d'amortir le choc d'avoir la photo d'un mort apparaître ainsi sous mes yeux, sans préparation. Ce n'est toutefois pas une expérience agréable. Malgré tout, je ressens un certain... soulagement.
- Mes collègues viennent de chuter dans mon estime, s'ils ne se sont pas encore aperçus de ça. Je ne regrette pas de vous avoir convoqué. Merci pour ces informations.
- De rien, je suis à votre disposition si vous avez encore des questions, dis-je mécaniquement, encore sous le choc de la nouvelle.

Je retourne à la maison, encore assez déboussolé. Si ce n'est pas Bruno qui est mort, alors... maintenant, il va devenir le suspect numéro un dans cette histoire. Est-ce lui qui a tué ce type ? Quand je pense à ce que j'ai vécu avec lui...
Sa récente lettre m'a fait découvrir une facette de lui que j'ignorais. Derrière le masque qu'il portait en permanence se cachait un être fragile, et blessé par le mal qu'il avait provoqué.
Non, je ne le vois pas en meurtrier. Ça ne colle pas. Ça ne peut pas être lui.
L'aiderais-je, après tout ce qu'il m'a fait ? Mes sentiments envers lui sont contradictoires. J'ai envie de lui flanquer mon poing dans la gueule pour m'avoir refilé le sida, et en même temps, j'ai pitié de lui. C'est juste un pauvre type, comme il y en a tant.
Et question fuite de responsabilités, je n'ai aucune leçon à donner. Je me rends compte que si j'ai menti à François et à Jean, ce n'est pas seulement pour les protéger et protéger ma vie, mais aussi parce que j'ai peur d'affronter les conséquences que la vérité engendrerait.
Et si je n'ai rien dit à propos de mon sang à François, c'est pareil. Et j'ai trop honte de devoir avouer que j'ai merdé complètement et qu'à cause de moi, il...
Il serait peut-être temps de faire face à tout ça. Mais j'ai trop peur.
L'exemple de Bruno me démontre pourtant à quel point refuser de faire face aux réalités de la vie peut causer des souffrances à ceux qui nous entourent.
Je soupire, ne sachant que faire.

Mon téléphone sonne, et je retrouve le sourire car c'est la sonnerie que j'ai associé à Paul.
- Oui allô ?
- Je n'ai pas cours cet aprèm, je passe te voir ?
- Bien sûr, quelle question ! Je suis en train de rentrer, j'ai été faire quelques démarches, prends ton temps.
- D'accord. Bisous.
- Bisous.
C'est l'esprit un peu plus léger et d'un pas plus rapide que je termine le trajet jusqu'à chez moi. En sortant de l'ascenseur, je vois quelqu'un dans le couloir, examinant les portes. Je me fige sur place, car ce n'est pas Paul.
- Bruno ? Mais...
Les portes de l'ascenseur se referment dans mon dos avec un claquement métallique, me laissant seul avec lui.
- Jerem ! J'ai besoin d'aide, je ne savais pas à qui m'adresser... je sais que tu as toutes les raisons de me détester, mais... je ne sais plus quoi faire.

(1) Il s'agit bien de l'inspecteur aux méthodes peu orthodoxes qui a enquêté sur les révélations de Yann et Laurent au journal local. (cf Entre ombre et lumière). Il a été mis sur la touche pendant plusieurs années après cette affaire avant d'être muté sur Paris.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 24-06-2021

Ah oui, comme surprises, c'en sont de belles! Un défunt qui semble aimer les couloirs d'immeubles (un "revenant"...revenu!) et un vrai mort pris pour le fantôme! Est-ce que ce cher Peltier va pouvoir démêler cette bien étrange affaire? Et Jérem, au milieu de tout cela???
Décidément, il se passe toujours quelque chose avec ce garçon !


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 25-06-2021

Bonjour,

décidément on va de surprises en surprises dans le récit.
A la police le mort n'est pas Bruno!
Qui est-ce alors?
Bruno est-il impliqué dans cette mort?
Jérémy est un peu perdu, mais Paul veut passer un moment avec lui!
En arrivant chez lui, Jérémy tombe face à face avec Bruno!
Bruno a besoin d'aide, mais Jérémy est déboussolé!

Il me tarde de lire la suite.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 25-06-2021

*  59  *

- Tu... tu plaisantes ? Non, hors de question, disparais !
- Jerem...
- Non ! La police vient de comprendre que ce n'est pas toi qui est mort chez toi, et elle a du coup plein de questions à te poser. Tu te demandes comment je le sais ? Ils viennent de m'interroger. Et toi tu débarques ici ?
- C'est pas ce que tu crois...
- Je m'en fiche, Bruno ! Sors de ma vie ! Tu trouves que tu ne l'as pas assez détruite comme ça ?
- Écoute, je sais que j'ai aucune excuse pour... pour ça, mais dis-toi bien que si je n'avais pas été contaminé, tu verrais les choses autrement !
- Mais je rêve ! Tu oses me dire ça ? À cause de qui, je ne peux plus voir les choses autrement, d'après toi ?
- Je sais ! Je ne le sais que trop bien, bon sang !
- Alors dégage, avant que je te colle mon poing dans la gueule et que j'appelle la police !

Je suis ivre de rage, ne me retenant qu'à grand-peine de me jeter sur ce con.
Ça va bientôt être fini, il repart, prenant l'escalier vu que je suis toujours devant l'ascenseur. Mais la pensée de François, à qui j'ai donné mon sang pourri, fait monter en moi une nouvelle vague de haine. François qui n'a rien demandé, qui a tout pris dans la gueule depuis sa naissance, et maintenant ça... Tout ça à cause de moi, et de ce...
Perdant tout contrôle sur moi-même, je le rejoins dans la cage d'escalier, l'attrape par le col pour le faire se retourner, et lui balance mon poing. Ce n'est pas un truc dont je serai fier plus tard, mais qu'est-ce que ça soulage.
Je prépare un deuxième coup, mais le voir saigner me stoppe net. Si le traitement a réussi, ce serait stupide de me recontaminer.
Je recule donc tandis qu'il s'adosse au mur, sonné. Il n'a rien fait pour éviter le coup.
- T'es soulagé ?
- M'implique pas dans tes histoires ! Ça t'a pas suffi de m'empoisonner ?
- Jeremy...
- Non ! Putain, j'ai eu droit à tout, ces derniers jours ! J'apprends ta mort, je reçois tes analyses, je suis interrogé par la police, je découvre que le gars dont on me présente la photo n'est pas toi, et maintenant tu débarques chez moi ! Mais... où tu as eu mon adresse, d'abord ?

- Ben, t'es dans l'annuaire... Mais écoute...
- Non, je ne veux rien savoir, et dis-toi bien que c'est la dernière fois que tu mets les pieds ici. Ne reviens pas ou j'appelle direct la police.
Je viens de me souvenir que Paul va bientôt arriver, et je ne veux pas qu'il nous voie ensemble - ou entende certaines choses avant que je me sois décidé à lui en parler. Et je veux encore moins le voir impliqué dans ses embrouilles.
Je claque donc la porte de l'escalier et marche rapidement vers ma porte.
Une fois chez moi, je soupire de soulagement.
Je fais un brin de toilette, désinfectant soigneusement mon poing, qui heureusement n'est pas écorché ni souillé, mais mieux vaut être trop prudent que pas assez... surtout que mon amour va arriver d'un instant à l'autre. Un peu d'eau froide sur le visage pour tâcher de maîtriser les tremblements nerveux qui agitent encore mes mains, je me calme...

Lorsqu'on sonne à la porte, je regarde par l'œilleton et souris en voyant Paul. Je l'accueille chaleureusement, l'embrassant longuement à peine la porte refermée. J'ai besoin de le sentir dans mes bras, pour enfin m'apaiser. Noyé dans la merveilleuse sensation qui m'étreint à chaque fois que je suis avec lui, cette sensation appelée bonheur qui m'a trop fait défaut, je retrouve mon calme.
Un peu plus tard, alors que nous regardons la télé, j'entends le verrou et Jean et ma mère entrent ensemble.
- Salut ! Fait mon frère, tout sourire.
- Salut !
- Salut Jean, ça va ?
- Ouais, super ! Pour vous, pas besoin de vous demander si ça va, y a qu'à voir vos sourires !

Ma mère arrive et nous fait la bise avant de ranger les courses, tandis que Jean nous regarde de temps en temps, toujours aussi souriant.
- Qu'est-ce qui t'arrive, ptit frère ? Finis-je par lui demander.
- Rien, rien, je suis juste content de te voir heureux.
- C'est gentil ça. Alors, quand est-ce que tu nous ramène ta copine ?
- Euh, ouais, faudrait que je voie ça, fait-il, gêné.
- C'est pas un problème si c'est un copain en fait, le taquine Paul.
- Non, non, c'est bien une fille, j'ai vérifié ! Dit-il tout haut, piqué, avant de se rappeler que sa mère est juste derrière lui.
- Misère, soupire-t-elle, ce qu'il faut pas entendre.
Jean est rouge de honte, et Paul et moi sommes pliés de rire.
- Je me sens vieille, tout à coup, dit-elle, encore quelques années et je serai toute seule, vous serez partis vivre vos vies.
- On viendra te voir souvent, proteste Jean.
Je m'empresse de compléter :
- ...à la maison de retraite.

- Oh, merci, rit ma mère, vraiment ! Bon, Jean, il va falloir qu'on parle, tous les deux.
Long soupir de l'intéressé...
- Il est intelligent mon ptit frère, dis-je pour le tirer de ce mauvais pas, il sait ce qu'il faut faire, on en a suffisamment parlé.
Et je n'ai appliqué aucune de mes leçons, en bon abruti que je suis. Au moins, je risque pas de mettre qui que ce soit enceint vu mes préférences... enfin, ça reste à prouver, parce que je n'ai toujours pas de certitude, suis-je bi ou gay ? Mais quel intérêt de toute façon de se poser la question ? J'ai Paul, et c'est plus que je n'en aurais rêvé.
Jean, tu auras la lourde tâche d'assurer une descendance à notre famille. Pour moi, sauf surprise, c'est râpé, et pour François...

Une lourde chape de tristesse et de culpabilité s'abat sur moi, et je fais mon possible pour la dissimuler. Je me lève, et prenant un air enjoué que je suis loin d'éprouver, demande à Paul de me suivre.
Une fois dans ma chambre, je m'assois sur mon lit, et me tourne vers mon amour, qui s'installe à mes côtés.
- Il faut que je te parle, Paul. Je t'aime de tout mon cœur, et j'ai vraiment peur de te perdre, mais il faut que je sois honnête avec toi, si... si on veut pouvoir envisager un avenir ensemble, ou... ou pas.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 26-06-2021

Dilemme pour ce pauvre Jérem : oui ou non? Il se décide à mettre au courant son amour. Comment va réagir ce dernier?


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 26-06-2021

Bonjour,

Jérémy est placé devant un dilemme, doit-il tout dire à Paul ou ne rien dire!
Il semble qu'il va tout dire, mais qu'elle sera alors la réaction de Paul?

Merci [member=201]inny-2[/member]

Je t'embrasse!

Bon week-end à toutes et tous!

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 26-06-2021

*  60  *

Après ce préambule, Paul est intrigué, et un peu inquiet. Maintenant que j'ai commencé, je ne peux plus reculer. Mais je ne peux pas faire comme Bruno a fait avec moi. Je dois faire face à mes responsabilités. Même si mes mains tremblent de peur.
Je ne veux pas le perdre.
- Je t'ai parlé du fait que... j'ai fait le con lors d'une soirée. J'ai couché avec un gars sans me protéger. J'ai harcelé le mec pour qu'il fasse un dépistage, et il a fini par le faire. Il... il a le sida. Je... je devais te le dire.
- Oh, merde, Jerem...
- Je suis un traitement d'urgence depuis, pris assez tôt - ce que j'ai fait - ça peut neutraliser le virus, ça plus le fait que la contamination n'est pas systématique, font que j'ai des chances de m'en tirer... je ne pourrai en être sûr que dans trois mois. C'est horriblement dur à vivre, cette attente, surtout maintenant que je sais.
- Jerem, quand tu m'as parlé de ça, je savais qu'il y avait un risque, et pourtant je suis resté avec toi, non ?
- Tu...
Je n'arrive pas à continuer, j'ai les larmes aux yeux.
Il me serre dans ses bras, très fort.
- Je t'aime, Jerem, et j'apprécie que tu aies trouvé le courage de me dire la vérité, vraiment. On continuera comme avant, en se protégeant, et ça se passera bien. Je ne vais pas te laisser tomber alors que tout s'écroule autour de toi, non ?
- Oh, Paul, moi aussi je t'aime, si tu savais à quel point !

- Je vais être honnête aussi, dit-il. Ça reste encore dans le domaine du potentiel, même si tes chances d'être malade ont augmenté, rien n'est encore sûr. Mais sincèrement, j'ignore comment je réagirai si tu es effectivement malade. On verra bien quand tu auras tes résultats. Mais je dois bien avouer que j'ai quand même peur, et pas qu'un peu.
- Je comprends, Paul. J'aurais même compris si tu étais parti tout de suite. Ça ne pouvait pas me faire plus de bien, que tu restes avec moi.
- Je m'en doute. Voilà, on a eu notre petit moment vérité. C'est vrai que ça aurait pu mal se passer, mais je l'aurais vraiment mal pris si je l'avais appris trop tard, et je ne t'apprends rien.
- Oui, tout à fait, je crève d'angoisse en ce moment, et l'idée que ma vie est foutue à cause d'une connerie d'une nuit...
- Jerem, arrête tout de suite. Tu ne te résumes pas à ta maladie. Tu es bien plus que ça à mes yeux, et c'est pour ça que je reste.

Je le regarde, n'en revenant pas. Et devenant encore plus fou amoureux de lui. Il ne pouvait pas me faire de plus beau cadeau, et pourtant, je n'ai pas l'impression de le mériter.
- Je n'arrive pas à le croire, tu es merveilleux Paul. Je t'aime !
- Je t'aime aussi.
Nous nous embrassons passionnément, nous renversant sur le lit, et restons enlacés un long moment.
Je le regarde droit dans les yeux, lorsqu'une pensée vient assombrir mon humeur.
- Je m'en voudrai s'il t'arrive quelque chose à cause de moi.
- J'accepte les risques, Jerem, et puis... je prendrai ma décision quand tu auras tes résultats. Je t'aime, mais je dois vraiment réfléchir à l'engagement que je veux prendre.
- Je comprends tu sais, même si... je n'arrive pas à imaginer une vie sans toi.
- Il est inutile de se torturer l'esprit. Prends ces trois mois non plus comme une attente, mais comme la période où tu sais que tu m'auras à tes côtés.
- Oui, je vais faire comme ça.
- Alors n'en parlons plus jusque-là.

Même si je suis heureux, vraiment heureux, une ombre ternit ce bonheur. Je n'arrive pas à être totalement optimiste... Je crains que malgré ses paroles, Paul se détache de moi, ses sentiments refroidis par la perspective de ma maladie. Je ne sais même pas s'il restera aussi longtemps qu'il le dit.
Et paradoxalement, je suis encore plus amoureux. Je n'ai d'autre choix, de toute façon, que de vivre pleinement chaque instant que je pourrai passer avec lui. Et espérer que cela dure le plus longtemps possible.

Le soir, nous regardons les actualités pendant le repas. Nous entendons parler du meurtre à Sochaux, et j'apprends que Bruno s'est livré à la police en début d'après-midi. La meilleure décision qu'il pouvait prendre, à mon sens. Il va pouvoir donner sa version des faits, et surtout, ne pas m'impliquer dans une nouvelle galère.
Bien sûr, la justice n'étant pas parfaite, loin de là, reste la possibilité d'une erreur judiciaire... mais quand bien même je le voudrais, je ne sais rien de toute cette affaire, et je ne pourrais pas l'aider. Bon, affaire classée, en ce qui me concerne.
Ma mère me distrait de ces pensées en me posant une question :
- Vous comptez vous installer ensemble ? Avoir un petit chez-vous serait quand même mieux que de devoir aller et venir entre ici et chez Paul sans arrêt. Et ce serait plus intime.
Paul réagit le premier.
- Euh... on y a pas vraiment réfléchi. Moi, je suis étudiant, et Jerem, hum, ne fait rien.
- Il pourrait se trouver un petit boulot, en partageant le loyer...
- Sur Paris ? Dis-je. Tu plaisantes. La seule solution c'est la banlieue, et encore. Sans compter que ce ne serait pas pratique pour Paul. Et puis... il y a autre chose.

- Quoi ?
- Je veux rester pour veiller sur Jean. Je tiens à être là s'il a un problème, au moins jusqu'à ce qu'il soit...
- Jerem ! Proteste mon petit frère. C'est gentil, et je suis content quand tu es là, mais je ne veux pas qu'à cause de moi tu passes encore quelques années à... (coup d'œil sur sa mère) ...à devoir faire attention quand tu es avec ton copain, à devoir...
- Tut tut tut ! De toute façon, on va devoir en discuter, c'est une question intéressante que tu as posé maman, mais qui demandera du temps pour y répondre.
- Je ne demandais pas une réponse maintenant, de toute façon, et sachez que je ne vous mets pas dehors, bien au contraire, simplement c'est une option à laquelle vous devriez réfléchir. Y compris sur le point qu'a soulevé ton petit frère. Au passage, je vous félicite et vous remercie pour votre discrétion.
Nous somme tous les deux rouges. Ma mère n'y va pas par quatre chemins quand elle veut parler de quelque chose.
C'est souvent gênant, mais au moins, les choses sont dites, rapidement et clairement.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 26-06-2021

Malgré la déclaration de Paul, ce pauvre Jérem doit prendre un malin plaisir à voir plutôt le verre à moitié vide...J'ai connu comme ça une personne qui ne voyait toujours que le mauvais côté des choses ;  elle y mettait du cœur pour se plaindre qu'il ne lui arrivait que des malheurs...J'ai fini par me demander si elle n'éprouvait pas  une sorte de jouissance dans ses plaintes! C'était peut-être sa façon de se prouver qu'elle existait... Est-ce le cas pour notre héros?


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 27-06-2021

Bonjour,

Jérémy doute t-il à ce point de Paul qu'il ne puisse pas avoir confiance en lui de patienter encore deux mois pour être sur et certain que Jérémy ne soit pas porteur du Sida.
Pas besoin de tirer des plans sur la comète, juste patienter deux mois!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 27-06-2021

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13 février 2009
Je dors mal, cette nuit. Trop de soucis, de remords, de problèmes. Ça se ressent dans mes rêves. Quand ça va mal, Paul me réveille doucement, me couvre de baisers et m'enjoint de me rendormir.
Oui, il est resté cette nuit. Il tenait à me montrer que ce qu'il m'a dit, il le pensait vraiment. J'ai cru que j'allais passer une bonne nuit. Raté.
Mon dernier rêve met en scène Bruno. Je suis de nouveau chez lui.
Il est allongé sur son lit, nu, aguicheur. Beau et troublant, mais plus pour moi.

- On le refait une dernière fois ? Dit-il avec ce sourire qui avait su me faire craquer.
- Tu rêves Bruno. Ni maintenant ni jamais.
- Tu m'en veux ? Pourtant je n'ai fait que t'aider, te faire découvrir un monde merveilleux.
- Et me refiler une foutue maladie, oui !
- Ah, mais c'est là que tu te trompes.
- Comment ça, je me trompe ? C'est toi qui m'a envoyé le test.
- Oui, tout à fait. Sauf qu'en fait... c'est toi qui m'a contaminé !
- Hein ? Tu débloques ou quoi ? J'étais puceau quand je t'ai rencontré !
- En es-tu bien sûr ? En es-tu vraiment certain ?
- Mais bien sûr !
- Moi je suis sûr du contraire.


- Chuuut, décidément, tu ne fais que des mauvais rêves, cette nuit.
- Mmff... mais tu dors pas, toi ?
- J'ai le sommeil léger.
- Je vois ça. Je suis vraiment désolé.
- C'est pas grave. Je suis resté pour toi, et là, j'en suis vraiment heureux.
- Je t'aime.
- Moi aussi je t'aime.
Nous nous embrassons tendrement, un baiser fait non pas de désir mais d'Amour. Je n'arrive pas à réaliser la chance que j'ai d'avoir un mec pareil. Je remarque du coin de l'œil que le jour commence à se lever, distillant sa lumière à travers mes volets. Je ne me rendormirai pas.
Nos câlins finissent cependant par éveiller nos sens et deviennent plus chauds et bientôt c'est le désir qui prend le relais. Différence, toutefois, il me met un préservatif avant de me sucer. Je ne me vexe pas, bien au contraire. Si, quand même, quand il retire sa bouche et regarde mon sexe en fronçant les sourcils. Il lève son regard vers moi et me dit :
- Demain, tu achètes des capotes goût fraise.
Je dois me plaquer une main sur la bouche pour étouffer mon rire. Il me faut un bon moment pour me reprendre.

Je le soupçonne d'avoir manigancé ça dès le début, car il en fait des tonnes, mais je lui en suis reconnaissant.
- C'est promis, dis-je en souriant une fois libéré. Une boîte de cent, ça suffira ?
- Pour une nuit, ouais, je crois.
Pour cette fois, on s'en passera, ce n'est pas grave, je m'occupe de lui, de sa peau si douce, de ses tétons qui invitent au mordillement, je prends son sexe en bouche et le porte au septième ciel, m'arrêtant pour le couvrir de baisers et de caresses, rendues au centuple par mon homme. Je prends un autre préservatif et l'enfile sur son sexe.
Il vient en moi sans une hésitation, me fait l'amour avec bonheur, m'emmène vers le plaisir et moi vers le sien, jusqu'à ce que nous jouissions ensemble. Encore des baisers tandis qu'il se retire, se serre contre moi.
Nous restons longtemps ainsi avant de nous lever et d'aller prendre une douche. En revenant, nous entendons sonner les réveils dans les autres chambres. Nous nous habillons donc pour prendre notre petit déjeuner ensemble.

- Bonjour, me salue ma mère, surprise de nous voir debout.
- B'jour, me dit un Jean tout aussi surpris.
Je fais la bise à ma mère et ébouriffe les cheveux en pétard de mon frère, qui me foudroie du regard en retour. Bon, tout est comme il se doit. À part un détail.
Mon dernier rêve me tourmente. Y aurait-il une vérité là-dedans ?
Non, bordel, je n'ai été avec personne, c'est...
Le travelo ?! La boîte de nuit où j'ai été avec François... Se pourrait-il que... vu que j'ai aucun souvenir de ce que j'ai pu faire... attends, il m'a dit que c'était une blague... enfin... vu la réaction que j'avais eu, il a peut-être voulu me rassurer...
Attends, attends, du calme. Est-ce seulement possible ? Les délais ne sont-ils pas trop courts ? Il faut que je vérifie. J'ai une horrible angoisse...
C'est juste un rêve... ou ma culpabilité qui trouve que je n'ai pas assez souffert ? Oh non, ça va me tourmenter longtemps, ce truc...

Je voudrais pouvoir faire un dépistage aujourd'hui, et savoir... si effectivement j'ai été contaminé avant Bruno, toute cette histoire de traitement d'urgence aura été une perte de temps...
Il faut que je parle à François.